Alors que la plupart des étudiants profitent des fins de journée pour boire un verre avec des amis, d’autres exploitent ces temps morts pour créer leur entreprise. Récit de ceux qui mettent l’avenir en marche.
Valentin Collin est un entrepreneur comme les autres. Avec son associé Thomas Gesland, ils ont lancé officiellement en mars 2012 la société Valicol et Doklyne, spécialisée dans la création de site internet, d’applications mobiles et de solutions de marketing mobile. Rien de transcendant à cela. Oui, sauf qu’à la différence de la plupart de leurs homologues entrepreneurs, les deux associés n’ont pas encore… 20 ans.
« On a commencé avec Thomas [Gesland, son associé ndlr] à fabriquer nos propres applications mobiles. Il faut dire, on a appris à « développer » entre la seconde et la première », raconte, sans le ton de la nostalgie, Valentin Collin. Et on le comprend. Cela ne pouvait être que le début d’une grande aventure entrepreneuriale. D’autant que les deux entrepreneurs, originaires de Vannes, n’ont jamais eu de mal à organiser et concilier les deux casquettes.
« On s’investit moins »
« Alors c’est sûr quand les autres, à la fin des cours, vont prendre des verres, nous a plutôt tendance à rentrer vite chez nous », explique Valentin. Un petit décalage avec sa classe d’âge que Bastien Kompf, fondateur à 23 ans d’Innov’online SAS, a, de temps à autres, pu ressentir. Notamment, « lors de la pause café, où je suis obligé de gérer les appels auxquels je n’ai pas pu répondre à cause des cours ».
De là à dire qu’il existe un fossé entre les « entreprenants » et les autres ? Non, assurent toutes ces jeunes pousses qui ont en commun d’avoir choisi l’école Novancia pour son master en entrepreneuriat. Seulement, sur « certains points, on s’investit moins », avoue Bastien Kompf. Et puis, il y a les intérêts qui s’imposent au fur et à mesure de cette nouvelle vie d’entrepreneur. Par exemple, « on va se sentir moins concerné quand un prof nous donne des conseils sur les choses à mettre et à ne pas mettre sur notre CV ».
« Nous avons toujours quelque chose à apprendre »
Mais tous sont unanimes : monter sa boîte pendant ses études est une chance. « Toute la partie théorie du cursus est complètement retranscrite dans la pratique de gestion d’une entreprise », explique Cédric Bernard de 22 ans, aspirant-entrepreneur qui compte fonder un réseau social d’un nouveau genre. Ce qui permet même d’avoir « un pas d’avance sur les cours », selon l’expression de Bastien Kompf.
Forcément « sur la comptabilité, on sait un peu plus ce que ça représente et puis le marketing c’est déjà notre spécialité », précise Valentin Collin. Mais, assure-t-il, « cela n’empêche que nous avons toujours quelque chose à apprendre ». Et, puis comme le dit cet entrepreneur qui, définitivement, ne fait pas ses 19 ans « ça nous permet de garder un pied dehors ».