Si la fuite du temps est une donnée qui s’impose à tout entrepreneur, la gestion de celui-ci est un art que peu d’élus réussissent à maîtriser. Quelques conseils ne seront pas de trop pour colmater les brèches de la productivité.
Efficacité. Le dirigeant a beau retourner le problème dans tous les sens, l’entreprise arrive toujours à rebours de ses objectifs. Non pas que les collaborateurs s’endorment, dès le dos du patron tourné. Au contraire, l’implication est totale. Mais, sans trop savoir pourquoi, les choses au sein de la société prennent trop de temps. Ce qui, du point de vue de l’entrepreneur, est un problème. Quelques exemples où il existe, à n’en pas douter, des marges de progression.
Trop de pause café ?
À en croire une étude de l’institut de sondage Britannique Online Opinons, les sujets de Sa Majesté perdent 24 minutes de leur journée dans les pauses café, thé, goûter. Ce qui représente, cumulé sur une carrière professionnelle, à l’équivalent de 188 jours passées autour d’une machine à café.
Ainsi, l’entrepreneur prendra-t-il garde à ce que ces pauses intempestives n’affaiblissent pas la cohésion de l’équipe. En effet, si tout le monde doit attendre la fin de la pause café de l’autre pour avancer sur son travail, les « rendus » ne seront jamais prêts à l’heure.
De là à supprimer ou, pire, encadrer la pause café, il y a un pas que l’entrepreneur n’a pas intérêt à franchir. En effet, selon une autre étude LH2 et Market Vision, 75% des cadres affirment que la pause café est un des meilleurs outils de cohésion au sein de l’équipe. Mieux, aux yeux de deux managers sur trois, elles apaisent les tensions entre les salariés. Autrement dit, restreindre cette espace de liberté c’est, à coup sûr, vous faire des ennemis. Pas très bon pour la productivité. Non, mieux vaut chercher ailleurs.
Gérer ses mails rend improductif
Ah l’angoisse des 200 mails quotidiens à traiter. D’après une étude McKinsey Global Institute, la gestion d’une boite mail d’entreprise prend, sur une semaine, 13 heures de son temps. Cumulé sur l’année, cela représente plus de 611 heures à trier, répondre, effacer, classer, répondre. Il existe sûrement une meilleure organisation.
Pour certaines entreprises, la réponse vient des réseaux sociaux. Adaptés à la vie et aux besoins de l’entreprise, ils pourraient faire gagner 8% de temps aux salariés.
Sachez qu’Atos a décidé d’emprunter à fond cette voie afin de supprimer, à terme, les mails. Ambitieux, mais l’objectif de la productivité en vaut la chandelle.
La réunionïte déstabilise tout
Pas combattu à temps, ce mal peut ravager les fondamentaux de l’entreprise. D’autant que, la plupart du temps, elles sont provoquées par le dirigeant lui-même. Difficile dès lors de le critiquer. Problème, elles stoppent les activités des collaborateurs qui, en retour, ne peuvent pas travailler sur leurs dossiers.
Alors, bien entendu, la réflexion collective est au final un gain de temps. Mais, prenez garde à ne pas trop abuser. D’après une étude de la London School of Economics, sur les 55 heures de travail hebdomadaire d’un chef d’entreprise, 18 sont dédiées aux réunions. Comme quoi la réunionïte dépasse les frontières hexagonales.
Quelles solutions ? Toujours d’après l’étude, il suffirait de recruter un directeur financier ou un directeur opérationnel. Pas si facile, et pourtant ce sont dans ces compétences que se trouve la solution.