Dans un environnement mondialisé, l’entrepreneur devra, à un moment ou un autre, parler Anglais. Aucun problème, pour les amateurs de la langue de Shakespeare. Quant aux autres, il ne vous reste plus qu’à adopter le globish pour survivre en milieu hostile.
On a tous en nous une faiblesse insurmontable. Pour les uns, ce furent les mathématiques : assemblage de symboles abscons à la mécanique indomptable. Pour d’autres, le français et, de manière plus générale, sa littérature nécessitait trop de sensibilité pour un esprit carré. Pour vous, c’était l’anglais. Langue du diable, si ce n’est celle de Shakespeare. « Qu’importe ! », pensez-vous devant votre énième note minable. « L’anglais ? Ce n’est jamais que du français mal prononcé » répétait Georges Clémenceau.
Problème, à l’heure de la mondialisation, l’Anglais est, peu à peu, devenu la 1ère langue mondiale, tout du moins en ce qui concerne les affaires. Ah, bien entendu, au gré de multiples acculturations, le langage britannique s’est considérablement éloigné du dialecte parlé du temps de son plus célèbre dramaturge. À tel point qu’on parle plus volontiers de Globish que d’Anglais. Mot devenu depuis concept à part entière.
Ne faites pas d’effort sur la prononciation…
Contraction du mot global et English, le globish équivaut, aux yeux de tous les malentendants de l’apprentissage d’une langue étrangère, à une bouée de sauvetage. Avec un concept forcément simple: 1500 mots suffisent pour parler de tout et à n’importe qui. Les amoureux du langage s’en plaindront. Pour les autres, il s’agit de panser une vieille blessure.
Concrètement, le moindre effort reste le parti pris de base. Autrement dit, commencez par n’utiliser que les mots proches du français. À « customer », plus rébarbatif pour désigner les clients, privilégiez « community », non seulement proche du mot communauté en français et qui aura en plus l’avantage de montrer une relation, non plus mercantile, mais partenariale.
… et le vocabulaire
Plus largement, la pratique du globish nécessite l’apprentissage de mots « fourre-tout », plats et sans saveur, mais compréhensibles par tous. « Quand j’ai compris que je ne parlerais et ne prononcerais jamais aussi bien qu’un Anglais ou un Américain, je me suis juste attelé à l’apprentissage de mots basiques, mais réutilisables dans plusieurs domaines. Depuis, quelques-uns sourient de mon anglais, mais on me comprend. », explique Julien M, entrepreneur dans le web.
D’ailleurs, à quoi bon s’échiner à prononcer correctement, « 96% de ceux qui agissent à l’international n’ont pas l’anglais comme langue internationale », explique Jean-Paul Nerrière, auteur de Parlez globish paru en avril 2004 aux éditions Eyrolles (Paris). Autrement dit, que le dirigeant monolangue ne se sente plus inférieur. « Ce sont eux qui vont devoir s’adapter à nous », poursuit-il. Finalement, vous avez bien fait de sécher les cours d’Anglais.