Malgré les 20 milliards d’euros promis par le gouvernement, moins de la moitié des entrepreneurs comptent profiter du pacte national de compétitivité.
C’est à n’y rien comprendre ! Censé regonfler la compétitivité, en même temps que le moral des chefs d’entreprises, le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi ne suscite pas d’enthousiasmes débordants. Preuve en est, d’après le dernier baromètre La Tribune-LCL, plus de la moitié (56%) des entrepreneurs veulent l’ignorer. Un désintérêt qui vient, dans la plupart des cas, d’industriels (36%).
Oui, ceux-là mêmes qui n’ont cessé de réclamer aux pouvoirs publics une baisse massive des charges. Pourquoi alors ce soudain désintérêt ? Sur ce point, l’étude n’éclaire pas le lecteur. Deux pistes sont néanmoins à privilégier. Non seulement, les remboursements du crédit d’impôt qui ne démarrent qu’à partir de 2014: trop lointain. Les contreparties demandées aux entrepreneurs sur la sécurité des salariés pourraient en bloquer plus d’un à utiliser le pacte.
Pas convaincus non plus par le contrat de génération
Autre possibilité : le sondage retranscrit un mouvement d’humeur des chefs d’entreprise. On imagine mal des entreprises refuser d’un geste de la main une enveloppe de 20 milliards d’euros. À moins que la trésorerie ressemble à celle d’Apple. Pas sûr. Selon les entrepreneurs interrogés, tous estiment que leur note serait dégradée, si une agence de notation devait se pencher sur sa solvabilité financière.
Le contrat de génération n’électrise pas non plus les foules d’entrepreneurs. En effet, à peine 21% d’entre eux déclarent vouloir embaucher via ce nouveau dispositif. À titre de rappel, ce contrat d’un nouveau genre et facultatif dans les PME de moins de 300 salariés, incitera les entreprises à embaucher un jeune de 16 à 25 ans en CDI et un senior de plus de 57 ans. L’aide reçue se chiffrerait à 4000 euros annuels pendant trois ans.