Au lendemain de la dégradation de la note de la France, la présidente du Medef menace, si la flexibilité n’est acceptée, de ne pas signer d’accord avec les syndicats sur la question de la réforme du marché du travail.
« Il est temps, pardonnez le néologisme, de détabooïser le mot de flexibilité, il faut arrêter d’avoir peur du mot, nous avons besoin de flexibilité pour recréer des emplois ». Laurence Parisot hausse le ton ce matin, lors de la conférence de presse assurée au siège du mouvement patronal. Il faut dire, Moody’s, l’agence qui a enlevé sa note maximale à la France « fait référence au marché du travail ».
Ainsi, la présidente du Medef exhorte-t-elle les partenaires sociaux et les pouvoirs publics à ne « plus se cacher derrière la réalité de ce qu’elle contient ». Autrement dit, « diminuer l’aléas judiciaire » qui pèse sur les chefs d’entreprise. « Quand vous perdez plus de 2/3 des cas [aux prudhommes, ndlr], vous avez l’impression que la justice n’est pas juste » clame la présidente du Medef.
« Nous ne signerons pas d’accord » si…
La notion de flexibilité recouvre également, à ses yeux, les procédures de licenciement économique. « Beaucoup d’optimisation reste à faire avec les partenaires sociaux », explique-t-elle sur ce sujet. En contrepartie, le Medef « accepte le concept posé par les organisations syndicales de sécurité pour les salariés ».
D’ici la fin de l’année, les organisations patronales et syndicats négocient pour réformer le marché de travail, dans le but de donner à la fois davantage de souplesse aux entreprises et de protection pour les salariés. Négociation que tous les « grands investisseurs regardent et observent de manière très attentive », explique Laurence Parisot.
Autre façon de dire que la France pourrait en pâtir, si un accord n’était pas trouvé.