Quelques heures après la publication de son interview du Parisien, Jean-Marc Ayrault se contredit et réaffirme que les 35 heures ne sont pas négociables. Dommage, soupire les organismes patronaux.
Les mois passent et la stature de Jean-Marc Ayrault ne cesse de s’effriter, au fil des couacs gouvernementaux. Dernier en date, la question des 35 heures, dont la suppression ne serait « pas un sujet tabou » aux yeux du Premier ministre. Autant dire une énorme surprise, peut-être même pour lui, vu la rapidité de son démenti.
« Je vais vous décevoir. La position qui est la mienne et qui a toujours été la mienne, c’est d’ailleurs pour cela que je combats votre politique, c’est que la durée légale du travail est de 35 heures et elle ne changera jamais tant que la gauche sera au pouvoir » a-t-il lancé aujourd’hui au sein de l’assemblée nationale. Et, si cela ne suffisait pas, Jean-Marc Ayrault ajoute dans la foulée : « c’est une conquête sociale, une conquête de la gauche ».
Lapsus révélateur
Dommage car, aux yeux de l’association patronale Croissance Plus, la fin des 35h est « une initiative opportune » qui relève du « bon sens » du gouvernement. Olivier Duha va même plus loin : « la suppression des de la loi sur les 35 heures est inéluctable. On ne résoudra pas le problème du coût du travail et la baisse du pouvoir d’achat des Français sans travailler davantage. »
Pour la présidente du Medef, Laurence Parisot, le Premier ministre a fait un lapsus révélateur. « Je pense que si le Premier ministre l’a évoqué, c’est qu’il, confusément, sent bien qu’il y a un problème ». Ce qui est certain, c’est que lors des prochaines négociations avec les syndicats de salariés, elle fera en sorte que « ce sujet ne soit plus totalement tabou ». Jean-Marc Ayrault n’a pas fini de s’en mordre les doigts.