L’alignement du régime de cotisation sociale des auto-entrepreneurs sur celui des travailleurs indépendants exaspère les organisations représentatives. La rencontre avec la ministre, Sylvia Pinel, n’a rien changé.
Cette fois-ci la guerre est déclarée pour de bon. Après la campagne de François Hollande et l’accusation de « concurrence déloyale » formulée par la ministre de tutelle, Sylvia Pinel, les auto-entrepreneurs explosent. En cause, l’alignement de leur régime de cotisation sociale sur celui des travailleurs indépendants. Une mesure qui devrait apporter 130 millions d’euros. Une goutte d’eau au regard du trou de 13,3 milliards d’euros comptabilisé en 2012.
Une décision « d’équité », selon le ministère du Commerce et de l’Artisanat. Concrètement, les taux qui varient de 12 à 21,3% devraient augmenter entre 2 et 3,3 points. La fédération des auto-entrepreneurs dénonce l’hypocrisie du gouvernement qui ne dialogue pas et souhaite malgré tout « réformer le régime de manière concertée ».
Un front syndical désuni
Sans surprise, la rencontre avec Sylvia Pinel n’a rien donné. « Nous dénonçons cette mise devant le fait accompli et cette absence de concertation préalable, réagit Grégoire Leclercq à la sortie du ministère. Cette hausse n’améliora pas la protection sociale des bénéficiaires du régime et elle est vécue par tous comme une première tentative de déstabilisation du régime. »
Cependant, la position de la FEDAE ne fait pas l’unanimité chez les organisations représentatives d’auto-entrepreneurs. Si l’on en croit le Président de l’Union des auto-entrepreneurs (UAE), François Hurel : « il n’est pas illogique qu’on demande aux auto-entrepreneurs des efforts partagés par tout le pays ». Par ailleurs, il ajoute que « si on leur demande des efforts, c’est d’ailleurs qu’on les reconnaît ».
Décidément, le projet de loi de finances 2013 mécontente les entrepreneurs.
