À l’occasion de la réunion de rentrée d’Ubifrance, la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a présenté hier son programme de soutien des entreprises à l’export.
Il y a urgence. Et Nicole Bricq le sait. D’après les derniers chiffres officiels, le déficit commercial de la France a atteint 70 milliards d’euros en 2011. Un triste record. Or l’objectif de Jean-Marc Ayrault est de retrouver l’équilibre, hors énergie, d’ici à 2017. Autrement dit, vu que le protectionnisme n’est pas l’ordre du jour, trouver les solutions qui augmenteront les ventes à l’export de 25 milliards d’euros en cinq ans.
Or, vue le contexte budgétaire, la ministre du Commerce extérieur n’a pas d’autre choix que celui d’améliorer la méthode pour inverser la tendance. Concrètement, Ubifrance concentrera son attention sur les ETI, davantage porté par nature vers l’export. Elles se verront proposer à chaque ETI « un programme d’accompagnement personnalisé, triennal et contractuel » a-t-elle précisé.
L’Europe d’abord
Même si la ministre n’a pas encore détaillé cet axe, les grands groupes seront également davantage impliqués dans l’accompagnement des PME à l’export. Des grandes structures qu’elle veut très présente sur le continent Européen, le « principale marché de la France », comme le rappelle Nicole Bricq. Évidemment, les grandes entreprises présentes chez les grands émergents seront sollicitées dans cette bataille homérique. Enfin, la ministre insiste sur l’Afrique « où il y a des opportunités à saisir ».
Pour cette mission, Nicole Bricq compte s’appuyer « sur les régions, qui travaillent elles-mêmes avec d’autres opérateurs tels que les pôles de compétitivité ou les chambres de commerce et d’industrie (CCI) ». Enfin, des personnes d’Ubifrance interviendront également dans la future banque publique d’investissement, afin de conseiller au mieux les entreprises à l’export.
« La mondialisation appelle l’excellence »
Enfin, Nicole Bricq note que « nous perdons des marchés parce que nous ne sommes pas compétitifs au niveau des financements ». Ainsi, les organismes dédiés aux financement des entreprises à l’international devraient-elle proposer de nouveaux outils ou tout simplement accorder des prêts plus conséquents. Le débat sur la loi de financement 2013 sera intéressant également de ce point de vue.
La ministre se donne « deux ans » pour recueillir les premiers résultats de sa politique. Deux ans pour que la France trouve sa place à l’international. « Nous sommes bons, mais la mondialisation appelle l’excellence » rappelle-t-elle. Sur ce point, les entrepreneurs ne la contrediront pas.