Au cours du LH Forum organisé par Jacques Attali, le Président de la République est intervenu en duplex de l’Elysée pour commander à l’économiste un rapport sur l’altruisme en économie. Vaste sujet.
Halte au court-termisme financier, place à l’économie altruiste ! Voilà en termes diffus et en même temps concret, la réponse à la crise mondiale de Jacques Attali et de ceux qu’ils l’ont suivi au Havre, pour assister au LH Forum les 13 et 14 septembre. Une bien belle idée que le Président de la République veut soutenir, si ce n’est édifier, en intervenant en duplex devant les 1100 participants, à l’invitation de Jacques Attali.
Sur le constat, François Hollande déclare qu’il « faut modifier le système économique lui-même, la façon de produire et la répartition des richesses ». Un objectif qui doit atteindre à la fois le secteur marchand et non marchand. « Il ne faut pas réduire la nouvelle économie à l’économie sociale et solidaire» a-t-il également précisé. Ainsi, le Président de la République a-t-il annoncé à ses interlocuteurs qu’il a demandé à Jacques Attali de lui remettre, l’année prochaine, un rapport sur l’économie positive.
« Imbécillité pousse au crime »
Rapport sur lequel il a déjà donné des éléments de réponse. Car, l’objectif n’est rien moins que de passer à un système où « «les agents économiques auront d’autres obligations que la maximisation du profit». Autrement dit, comment faire pour abandonner trois siècles d’hédonisme économique pour la remplacer par « l’altruisme ». Une « très vieille idée » comme le rappelle Jacques Attali.
Concrètement, cela passe à ses yeux par la mise en place d’un statut de l’entreprise responsable. Le droit financier devra également être remis à plat afin que, d’une façon ou d’une autre, il puisse se rapprocher de « l’économie positive. Pour Henri Lachmann, Président du conseil de surveillance de Schneider Electric, il faudra changer les instruments de mesure de production de richesse. « Les 15% de rendements sur fonds propres avec une inflation à 2% c’est une imbécillité pousse au crime » clame-t-il.
« Notation sociale »
Quant à François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, l’économie positive existera uniquement à la condition de «repenser les relations entre les entreprises et les salariés et entre les entreprises et leur écosystème». Concrètement, à l’instar des fameuses notes financières qui ont droit de vie ou mort sur les pays, le syndicaliste veut ajouter une « notation sociale ». Note qui définira également la rémunération du chef d’entreprise.
Quoi qu’il en soit, le débat de l’économie positive et altruiste est lancé. Rendez-vous dans un an.