L’accouchement de la BPI approche mais personne ne sait à quoi ressemblera précisément le nouveau-né qui aura pour objectif de faciliter le financement des petites et moyennes entreprises.
Une gouvernance qui fait débat. Depuis la remise du rapport Parent fin juillet au ministre de l’Economie Pierre Moscovici cet été, les régions poussent à ce qu’elles aient plus de place dans la nouvelle structure. Car, à leurs yeux, le gouvernement ne joue pas assez le jeu de la décentralisation. En clair, les antennes régionales seraient en première ligne dans le travail de financement. La caisse nationale, elle, ne deviendrait alors qu’une filiale de celles-ci.
Tout le contraire de ce que propose la mission Parent. Dans son esprit, les conseils régionaux n’auront qu’une force de conseil au sein du « comité national d’orientation ». Répliquée à l’identique au niveau régional, la BPI ne s’adosserait plus sur les banques privées mais sur des antennes régionales.
Et les entrepreneurs dans tout ça ?
Pourquoi une telle différence ? La formule proposée par les régions poserait un problème « d’équité entre régions » selon la note de synthèse. Autrement dit, tous les territoires ne mettraient pas la même énergie à recevoir des fonds pour financer des entreprises. Le rapport parent ne précise pas lesquels. Dommage !
En revanche, rien ne filtre sur la façon dont vont être accordés les prêts. Experts, fonctionnaires, anciens banquiers, nul ne le sait. Il serait dommage dès lors de ne pas mettre les entrepreneurs dans le coup. En effet, même régional, les instances ne pourront jamais connaître les secteurs d’activité aussi bien que les chefs d’entreprises du coin. Espérons que le ministre de l’Economie et des Finances ne les oublie pas.