Le dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux à propos du contrat de génération s’ouvrira d’ici quelques jours. L’idée, qui est l’une des grandes promesses de campagne de François Hollande, devrait se muer en loi à la fin de l’année.
Enfin, le calendrier s’accélère. François Hollande l’a déclaré lui-même, c’est une « belle idée ». Certains appréhenderont cette expression par la voie ironique, considérant le contrat de génération comme un exemple d’idéalisme peu efficace. Mais cette « alliance des âges », pour citer le président de la République, permettrait à la fois de tarir la précarité de l’emploi chez les jeunes et la stabilité des seniors à leur poste jusqu’à leur retraite.
L’objectif est de stimuler l’embauche des moins de vingt-cinq ans en CDI et de conserver les plus de cinquante-cinq ans jusqu’à leur retraite en faisant coopérer les deux générations dans leur travail. Défier le chômage donc. Mais une « belle idée » ne suffit pas à inciter un entrepreneur à embaucher des jeunes en CDI et à conserver ses seniors. Le ministre du travail Michel Sapin et François Hollande ont donc dû prévoir de quoi séduire les patrons de PME. L’argument est ici un allègement de charges (pendant cinq ans) réclamé depuis si longtemps par le patronat. Au-delà de l’aspect financier, l’entreprise peut bénéficier du transfert de connaissance d’une génération à l’autre.
Laurence Parisot, présidente du Medef, a d’ailleurs qualifié l’idée de « tout à fait intéressante ». La CGPME de son côté, confirme l’importance de ces exonérations pour les employeurs car celles-ci sont pour elle la condition sine qua non de la validation du projet.
Cette proposition du gouvernement plaît d’ailleurs plus au patronat qu’aux syndicats, ces derniers étant sceptiques face aux « effets d’aubaine » et la CGT reprochant au gouvernement ces allègements de charges sans « vrai bilan sur les aides publiques ».
La concertation qui doit aller « vite de manière à ce que le projet de loi puisse être déposé avant la fin de cette année » a déclaré Michel Sapin, sera probablement plus aisée avec les chefs d’entreprise ; tandis que suivant ce scénario optimiste, les premiers contrats devraient apparaître début 2013 et concerner 500 000 emplois sur le quinquennat. Un enjeu crucial donc, autant pour les employeurs que pour les salariés.
Théo Blazy