Malgré des performances financières exceptionnelles sur le troisième trimestre de son exercice, l’action d’Apple a perdu 6% de sa valeur à la fin de la séance. C’est à n’y rien comprendre. À croire que la disparition de Steve Jobs l’an dernier n’a toujours pas été digéré par les investisseurs.
35 milliards de dollars de chiffre d’affaires réalisés en un trimestre (+22,5%). Un bénéfice net de 8,82 milliards (+21%) sur la même période. Sans parler du bénéfice par action qui s’élève à 9,32 dollars. Bref, la firme de Cupertino affiche une santé financière de fer. Ce qui, normalement, aurait dû plaire. Et bien non, pour les investisseurs, le compte n’y est pas. Car en réalité, ils prévoyaient une hausse de 10% du bénéfice. Résultat, le cour de la marque à la pomme chute de 6%.
En cause, les perspectives « sombres » annoncées par le directeur financier d’Apple, Peter Openheimer, pour le dernier trimestre de l’exercice fiscal. Selon lui, le chiffre d’affaires devrait tourner « autour de 34 milliards de dollars pour un bénéfice par action dilué autour de 7,65 dollars. Un « gouffre financier » en somme. Finalement, que la marque à la pomme n’ait dégagé « que » 154 milliards de dollars, n’a pas beaucoup d’importance pour les investisseurs. Les voies de la finance sont définitivement impénétrables.
Appât du gain…
Plus sérieusement et plus compréhensible, les actionnaires scrutent au microscope l’évolution des ventes d’iPhone. Normal, quand ceux-ci représentent la moitié du chiffre d’affaires de la firme Californienne. Or, la concurrence s’intensifie au jour le jour aux États-Unis et dans le monde, avec les Samsung Galaxy, Google mobile, Nokia, HTC. Façon de dire aux dirigeants qu’il est peut-être temps de présenter au plus vite le futur Iphone 5.
D’autant que, si les rumeurs se confirment, le nouveau smartphone devrait être équipé d’un connecteur plus petit. Ce qui le rendrait inadapté à tous les accessoires types : réveil, chargeur, Hi-fi, etc… Une aubaine pour relancer les ventes d’accessoires. À l’inverse si tel était le cas, la cote d’amour d’Apple avec sa clientèle devrait quelque peu en pâtir. Mais, comme à son habitude, les dirigeants ne divulguent rien. Une technique marketing qui a fait ses preuves . Le buzz peut démarrer.
… ou peur plus profonde
En attendant la sortie de l’Iphone 5, les ventes exceptionnelles de l’iPad, 17 millions d’unités sur un trimestre, aurait dû rassurer son monde. D’autant que son chiffre d’affaires de 9 milliards de dollars, sur la même période, ne devrait pas s’essouffler dans les prochaines années. Mais voilà, la concurrence s’organise elle aussi pour conquérir le marché exponentiel des tablettes. Concurrents traditionnels auxquels s’ajoutent Google avec sa Nexus 7 et surtout, l’ennemi de toujours, Microsoft qui sort deux tablettes Surface, avec clavier intégré.
Mais, Apple est habituée à la concurrence. Mieux, elle a toujours fait mine de la rechercher. Il suffit de se souvenir des piques envoyés entre Bil Gates et Steve Jobs, sur la qualité de leurs terminaux respectifs. Mais, justement, voilà le problème : c’était Steve Jobs. Cet entrepreneur génial et magicien qui a révolutionné – plusieurs fois – le monde des nouvelles technologies. Tim Cook en sera-t-il capable ? Réponse cet hiver.