Management : influencer sans manipuler

Management : influencer sans manipuler

Publié le 16 juillet 2012

Jadis, le pouvoir de la hiérarchie était d’imposer des décisions. Aucune liberté n’était laissée aux salariés auxquels il était demandé d’exécuter ce que le manager disait.

influencer manipuler

 Aujourd’hui, l’objectif du manager est souvent d’amener les salariés à faire ce que la hiérarchie souhaite, en « toute liberté ». L’art du manager réside en partie dans le fait de donner de la liberté d’action. En effet, le manager a pour rôle de « faire faire » aux collaborateurs. Tout cet « art » s’appuie sur des talents d’influence. Mais, comment influencer sans manipuler ?
Regardons les extrêmes. Si je ne demande rien, je n’obtiens rien. Si j’exige, j’obtiens un travail d’exécutant. Dans ces deux cas, l’influence est peu probante. Osciller entre laxisme et autorité engendre des modes peu opérants dans notre société actuelle.
Alors, comment faire ?
Si nous regardons la situation actuelle, les entreprises occidentales veulent des collaborateurs engagés, impliqués. Certes ! Mais que devient le rôle du manager ? Comment influencer sans manipuler. La frontière entre ces deux notions peut être mince. Manager aujourd’hui revient à donner un cadre, à organiser une activité, à apporter les moyens de la réussite, à fixer des objectifs … C’est exercer un pouvoir d’influence consenti par un contrat de subordination explicite.  Cela suppose déjà que le dirigeant assume ses décisions même si celles-ci sont élaborées avec les collaborateurs.
Dans le cadre de sa fonction, le manager devient manipulateur quand, par exemple, il demande l’avis des collaborateurs alors que tout est déjà décidé. Cette manipulation se poursuit dès lors que le manager instaure la confusion, le flou. C’est le cas si les objectifs ne sont pas clairement définis ou que le manque d’indicateurs de réussite est flagrant. La manipulation cache, bien souvent, l’absence de légitimité et de compétence à diriger les autres.
Exercer de l’influence ne suppose pas la manipulation. L’influence positive, sans manipulation repose quand à elle sur un contrat explicite partagé avec l’équipe. Elle peut se traduire par une capacité à créer une coopération efficace au sein de l’équipe, une aptitude à donner du sens à l’action ou encore à élaborer une vision partagée. Elle vise à mobiliser l’énergie des personnes pour obtenir les résultats escomptés. Elle prend ses racines sur la base d’un rapport de confiance mutuel.
Diriger une équipe suppose de prendre du recul et d’endosser les résultats de l’équipe. Un manager digne de ce nom est capable d’anticiper les changements à mettre en œuvre, de gérer les conflits et donne la permission aux collaborateurs d’être proactifs.
La manipulation a un tout autre dessein. Elle use d’un rapport de soumission et non de confiance. Elle s’engouffre dans les failles de l’estime de soi et de nos faiblesses. Un moyen de la combattre est de s’auto valoriser dès que nous pensons accomplir quelque chose de valable à nos yeux. Nous pouvons régulièrement évaluer nos actions et vérifier qu’elles sont bien en accord avec nos valeurs.
 

Corinne Mathieu

www.tamaji.org

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