Vivre la vie d’entrepreneur n’est pas tous les jours drôles. La preuve, chaque année, entre 3000 et 4000 gardes à vue et perquisitions de chefs d’entreprises sont ordonnées par la justice. Voici quelques conseils pour bien vivre ses moments délicats.
Assumez ! Que l’entrepreneur ait commis ou non une faute, il ne tient qu’à lui de faciliter au mieux une perquisition ou une garde à vue. Pas pour éviter la loi, bien entendu, mais bien dans l’objectif de rééquilibrer, un temps soit peu, le rapport de forces. La justice n’est-elle pas symbolisée par une balance?
Prenez rendez-vous le plus tôt possible le matin
Généralement, les ennuis commencent par une lettre de convocation écrite. Ne paniquez pas ! François BEAUCHENE, Directeur Associé de la société Parthenia, qui offre des formations spécifiques aux chefs d’entreprises. Personnellement, Il a « vécu 20 gardes à vues et autant de perquisitions » en tant qu’ancien directeur juridique et expert au sein de grands groupes comme AXA, Société Générale ou AGF Vie. Il sait de quoi il parle. « N’y allez pas en fin de journée, sinon vous pouvez être sûr de passer la nuit là-bas ».
Ne jamais mentir
Personne ne le dira jamais assez : le mensonge ne vous amènera à rien. D’autant qu' »ils ont un dossier » précise François Beauchene. Si vous êtes interrogé, c’est que l’enquête a déjà bien avancé. Sans parler de la dimension morale qu’un média aussi respectable que Widoobiz ne manquera pas de rappeler à tous les entrepreneurs
Ne jamais rejeter la faute sur quelqu’un d’autre
Il est possible que le chef d’entreprise ne soit pas le seul à être interrogé dans le cadre d’une instruction. À cela s’ajoute que si les questions touchent votre responsabilité dans l’entreprise, vous perdrez en crédibilité et donc devenez suspect. Et puis, « vous allez vous retrouvez coincé » conclue François Beauchene.
Soyez humble et pédagogue
Le policier ou le gendarme qui interroge le chef d’entreprise ne connaît pas forcément le métier d’entrepreneur. À vous de vous rendre pédagogue et de l’aider dans son enquête. Ça l’aide et, par la même occasion, vous aussi. Par ailleurs, rappelez-vous que vous « n’êtes plus le chef du tout » répète le dirigeant de Parthenia.
Soyez bref et technique dans vos réponses
Évitez le plus possible les jugements de valeur. « On peut leur faire dire n’importe quoi » explique François Beauchene. Un exercice pas si simple à exécuter, car les questions seront toujours ouvertes. « Qu’en pensez-vous ? « Que dites-vous de cela ? » Autant de questions qui peuvent se retourner contre vous si vous n’y prenez pas garde.
Prenez votre carte d’identité et des espèces
L’aventure peut être plus longue que prévue. Et si, dans le pire des cas, l’entrepreneur devait passer la nuit, les pièces qui resteront dans votre poche serviront à acheter un sandwich, bien meilleur que la nourriture fournit par les commissariats ou les gendarmeries. Ah oui, ne prenez pas également votre smartphone. À moins que vous ne vouliez qu’il serve à nourrir l’enquête en votre défaveur. Sans parler du fait que vous n’êtes pas prêt de le revoir.
Quoi qu’il en soit, coopérez. Ça vaut mieux pour tout le monde.
Tancrède Blondé