Au matin de la grande conférence qui démarra aujourd’hui au conseil économique social et environnemental, le secrétaire général de la CFDT a voulu prouver son pragmatisme afin de préserver le plus d’emplois. Cependant, avec certaines conditions.
Voir la réalité en face. François Chérèque prouve encore une fois le pragmatisme de la CFDT en cette période difficile pour les salariés Français. Au lendemain d’un accord signé entre les syndicats CFDT et la direction d’Air France, le syndicaliste avoue au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV a abandonné certains acquis sociaux. Mais, précise-t-il « pour sauver l’entreprise » qui « perd 500 millions d’euros par semestre ».
Notamment sur l’organisation du temps de travail afin de « retrouver une certaine rentabilité ». Une décision qu’il qualifie de « courageuse ». « Mais à une condition » ajoute-t-il cependant dans la foulée, qu’il n’y ait pas de « licenciement pendant les 3 ans du plan ». Car, si la situation d’Air France l’exigeait à ses yeux, d’autres entreprises ne pourront utiliser le prétexte de la crise.
« Impossible à écrire »
Doux en est un bel exemple. « C’est un manque de stratégie de la part de la famille dirigeante » qui a privilégié le « bas de gamme » à la qualité. Résultat, « la concurrence fait aussi bien pour bien moins chère ». Même analyse pour les dirigeants des entreprises du secteur automobile, dont Peugeot et Renault qui n’ont pas vu « plus loin que le bout de leur nez ».
Pour François Chérèque, les chefs d’entreprise n’ont pas anticipé l’avenir. De là à interdire les licenciements lorsque l’entreprise fait des bénéfices ? François Chérèque préfère ne pas franchir le pas. D’autant qu’il juge une telle loi « impossible à écrire ». En revanche, il souhaite instamment faire pression sur le MEDEF pour que les dirigeant se rémunèrent en fonction de leur réussite. Concrètement, « une part fixe plus faible » et donc une part variable plus conséquente. Autant dire que les négociations ont d’ors et déjà démarré.
Tancrède Blondé