Par commodité, habitude ou paresse, le jargon d’entreprise remplace des mots qui, jusqu’à il y a peu, avaient encore la cote. Triste, mais c’est ainsi. Et, dans ce « jeu » qui ne ravit pas les académiciens, les jeunes entrepreneurs contribuent également au renouvellement des expressions-type de bureau. En voici un petit florilège.
« Benchmarker »
Très courant dans le langage en entreprise, « benchmarker » signifie tout simplement regarder ce que fait la concurrence. Une action de veille, en effet, indispensable pour tous dirigeants d’entreprise. Cependant, les mauvaises langues cependant que le terme est davantage utilisé en synonyme du verbe « copier ». Sévère, mais pas complètement faux.
« Manager » (prononcez « manadjé »)
« le nouveau a besoin d’être managé sur le téléphone ». En gros, l’entrepreneur signifie, de manière plus douce, que le nouveau collaborateur n’a pas encore le niveau requis pour répondre de façon satisfaisante au téléphone. Une reprise en main d’un collègue ou de son supérieur sera donc nécessaire.
« Je vais prendre le lead »
« Je vais prendre le lead à partir de maintenant, si ça te dérange pas ». Une expression presque naturelle pour l’entrepreneur. De là à l’utiliser quotidiennement, il n’y a qu’un pas que l’entrepreneur ne doit pas franchir…
« Deadline »
Ligne virtuelle au-delà de laquelle, la vie n’est plus garantie. Eh oui, comme tout entrepreneur les délais symbolisent la colonne vertébrale de l’entreprise. Ne pas la respecter, c’est se risquer à de belles volées d’avoine. Un mot qui n’est pas prêt de disparaître.
« Brainstorming »
Que l’entrepreneur qui n’a jamais lancé une séance de Brainstorming dans son projet jette la première pierre. Il faut dire, cet exercice de créativité à bâton rompu permet de libérer les idées novatrices, indispensables pour franchir un nouveau palier de qualité. À condition, de lire et d’appliquer la note de synthèse…
« Recentrer sur le cœur de métier »
Expression sibylline afin d’expliquer à son équipe, collaborateurs, actionnaires, que l’entreprise s’est éloignée de ses objectifs. Très utile également pour réorienter les troupes après une grosse perte de chiffre d’affaires.
« Dealer »
Rien à voir avec les substances illicites dans le cas présent. Non, le « deal » sert à envoyer la négociation dans sa phase informelle, tant sur la forme que sur le fond. Quasi consubstantiel de l’entrepreneur, aimerait-on envie de dire.
« Débriefing »
Plus branché que le mot « rapport » tout en gardant ses origines, attendez-vous à l’entendre souvent dans la bouche de l’entrepreneur pour savoir ce qui s’est passé après un voyage d’affaires, un évènement ou un rendez-vous très important.
« Phoning »
Anglicisme très couru pour évoquer les moments de la journée dédiés à la prospection de nouveaux clients. Sachez également que la phrase : « je vais démarrer une séance de phoning » est l’autre phrase pour dire que c’est maintenant ou jamais pour poser une question à l’entrepreneur.
« Le pipe » (prononcez païpe)
Avoir des projets dans le « pipe » (les tuyaux). Manière décontractée et volontaire de parler des projets en gestation. Pas forcément utilisé chez beaucoup de dirigeants, l’expression tend à se démocratiser chez les jeunes entrepreneurs de la région parisienne.
Et vous, quelles expressions utilisez-vous le plus couramment dans votre vie d’entrepreneur ?
Tancrède Blondé