Présent hier au salon Planète PME, le ministre du redressement productif a demandé, pour traverser la crise dans les meilleures conditions, davantage de solidarité entre les grands groupes et les PME.
Comme toujours, Arnaud Montebourg tient le verbe haut dans ses discours. Un lyrisme qui ne sera pas de trop dans le combat titanesque du redressement productif dont il a la charge. « C’est une bataille culturelle » répète-il d’ailleurs, en visant le comportement des grands entreprises. « Combien de grands groupes considèrent dans la sous-traitance, le mot sous avec beaucoup plus d’importance que traitance » allant même jusqu’à parler de « maltraitance », en faisant allusion aux délais de paiement, sujet sensible pour les PME.
Arnaud Montebourg invoque ainsi l' »entraide patriotique » pour dépasser les mésententes entre PME et grandes entreprises. Plus généralement, il a également évoqué la volonté de « retrouver l’ADN historique de ce qu’a été le capitalisme français, c’est-à-dire d’abord un modèle entrepreneurial innovant et d’essence patriotique ».
« Améliorer le comportement de la commande publique »
Pour convaincre son auditoire de la pertinence de son action, Arnaud Montebourg rappelle que « les Etats qui ont réussi à passer la crise avec des plus et non pas des moins » sont ceux « qui ont réalisé cette alliance entre grands groupes, Etat, systèmes de financement » sans oublier les « écosystèmes de PME sur les territoires ».
Mais, derrière le lyrisme et la déclaration d’intention, le ministre du redressement productif a néanmoins promis « d’améliorer le comportement de la commande publique » en matière de délais de paiement. Eh oui, comment convaincre les grandes entreprises si l’Etat ne donne pas l’exemple.
La finance, c’est comme le cholestérol…
A l’international, il conseille – une fois n’est pas coutume – aux entreprises Françaises « de chasser en meute » comme le font leurs homologues Allemandes. Il en a profité pour accuser à nouveau Bruxelles de réglementer les aides d’Etat Européens, « tout en laissant prospérer celles des autres ».
Enfin, M. Montebourg a ironisé sur la finance : « c’est comme le cholestérol : il y a le bon et le mauvais ». Quant aux PME qui n’en ont pas…
Tancrède Blondé