Après une légère accalmie de quelques mois, le statut d’auto-entrepreneur fait à nouveau l’objet de critiques, de gauche comme de droite.
Qui veut la peau des auto-entrepreneurs ? Tout le monde, aurait-on envie de croire. À commencer par la ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, Sylvia Pinel. En effet, trois semaines après sa prise de fonctions, elle n’a pas mis longtemps à rapprocher les auto-entrepreneurs à une « concurrence déloyale ». Autant dire qu’elle a choisi son camp, pour les syndicats d’auto-entrepreneur
François Hollande avait pourtant annoncé la couleur, lors de la campagne électorale : le statut sera réformé. Non seulement, dans le but de créer davantage de TPE, mais également pour lutter contre la précarité, selon la logique présidentielle. Alors, est ce que ce sera sur le régime fiscal, la limite de temps ou les contraintes administratives ? Ce sera la surprise.
Par la ministre de l’Artisanat…
En attendant, la ministre en charge du dossier a mis de l’eau dans son vin. Sylvia Pinel a depuis voulu rassurer les auto-entrepreneurs en recevant la FEDEAE. La preuve, la ministre a, semblerait-il, fait comprendre que la limitation dans le temps du statut ne serait plus envisagée. Même chose, pour le régime fiscal qui ne devrait pas être modifié en profondeur. Autrement dit, deux bonnes nouvelles.
Petit bémol. Des sénateurs UMP, désormais dans l’opposition gouvernementale, viennent de mettre sur la table un projet de loi qui vise les auto-entrepreneurs à les priver du RSA. Rien que ça ! Apparemment, les sénateurs UMP, à l’origine du projet de loi, croient savoir que nombre d’auto-entrepreneurs utilisent ce statut afin de se soustraire à une véritable recherche d’emploi.
… Mais également par des sénateurs UMP
Incompréhensible pour Cyrille Darrigade, vice-président de la FEDEAE : « comment peut-on donner un an aux auto-entrepreneurs pour se mettre à flot, alors qu’en moyenne les entreprises, relevant du régime général, mettent plus de deux ans ».
Bref, maintenant la Droite veut aussi la peau des auto-entrepreneurs. Et ce n’est plus Hervé Novelli, à la pointe sur le sujet mais battu aux législatives, qui va désormais pouvoir convaincre ses collègues au Parlement.
Tancrède Blondé