Les entreprises françaises de sous-traitance grandissent à l’international. Preuve de la compétitivité du secteur. Cependant, ces résultats traduisent également la faiblesse persistante du marché national.
Certains secteurs prennent le pli de l’international. C’est le cas par exemple des entreprises de sous-traitance. En 2011, les structures de moins de 20 salariés ont atteint 59,85 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une progression 7,14 %. Dans le détail, les ventes à l’export gonflent de 12,9 %. Sur le marché Français, le montant des contrats a quant à eux augmenté de 5,2%. Une tendance qui va en s’accélérant depuis 2004.
Économiste consultant chez Midest, société organisatrice de salons de la sous-traitance industrielle, Daniel Coué rappelle que les taux d’exportations du secteur étaient bien moindres dans les années 70. « C’est la confirmation que les sous-traitants français se portent bien, mais c’est aussi la démonstration que le marché domestique se porte mal » pointe-t-il du doigt.
Pourquoi une telle conclusion ? Tout simplement parce que les principaux donneurs d’ordre délocalisent leur activité dans un autre pays. Si bien que, dans la plupart des cas, les ventes à l’export ne viennent pas de nouveaux contrats mais bien de mêmes entreprises. Il n’empêche, malgré le mouvement de délocalisation qui ne faiblit pas, le secteur en France retrouve la rentabilité quand d’autres voient leur déficit se creuser.
De manière globale, les entreprises de la sous-traitance exportent à 80 % en Europe. Mais les économies émergentes commencent à prendre de l’importance dans les objectifs de croissance. Dans le viseur des exportateurs, les BRIC, la Turquie et l’Afrique du Sud monopolisent leurs attentions. « Comme tout le monde », pensez-vous. Oui, mais de la théorie aux gains de parts de marché, un grand pas reste à franchir.
Tancrède Blondé