Selon l’inspection générale des finances (IGF), l’Etat doit économiser 5 milliards d’euros par an pour retrouver l’équilibre financier en 2016
On arrive dans le dur. Les discussions sur le budget n’ont pas encore démarré que le gouvernement se retrouve déjà à anticiper les futurs arbitrages, forcément douloureux. D’après le dernier rapport de l’IGF, l’État doit réaliser 5 milliards d’économies par an pour atteindre l’objectif d’équilibre financier en 2016. Un Everest d’autant plus difficile à gravir que le seul chemin préconisé par les experts de Bercy se trouve être la réduction de dépenses. Autre façon de dire que le salut ne viendra pas de nouvelles recettes. Trop compter dessus serait même « contradictoire avec les efforts visant à améliorer la compétitivité de son économie et le pouvoir d’achat des ménages » note le rapport de l’IGF.
Dans le détail, ce rapport commandé l’année dernière par François Fillon et rendu juste avant l’élection présidentielle, concentre les mesures d’économies sur la fonction publique. Mais le temps presse. Et dans ces conditions, l’IGF suggère d’amplifier le mouvement de non-remplacement des fonctionnaires pour hisser le ratio à deux sur trois. Pour mieux les payer ? Pas du tout, répond Bercy. Réduction des primes, gel des salaires, et blocage des évolutions de carrière, rien ne leur est épargné pour désendetter l’État. À ce prix, l’huile de foie de morue a davantage le goût d’un grand bordeaux.
ou repousser à 2017
Et ce n’est pas fini. Le rapport de l’IGF préconise d’ailleurs la réduction de l’allocation adulte handicapé, celle des anciens combattants et les aides au logement. Et, bien entendu pour finir en beauté, les désindexer de l’inflation. Au final, comme l’explique le journal les Echos qui livre ce matin les premiers aspects du rapport, les efforts budgétaires à consacrer représentent une baisse de 8% des dépenses. LA charge de la dette et les contributions étant quasiment incompressibles.
Des mesures « à priori » incompatibles avec le projet de François Hollande, notamment en ce qui concerne les 60 000 embauches dans l’Éducation nationale et la fin de la règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants à la retraite. Comment faire alors ? Repousser l’objectif d’équilibre des comptes publics à 2017. Ce qui a l’avantage de correspondre avec le calendrier du programme du parti socialiste. Ça tombe bien !
Tancrède Blondé