Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault l’a réaffirmé : la limitation des revenus pour les dirigeants d’entreprises publiques arrivera rapidement à l’ordre du jour du conseil des ministres.
« La hiérarchie des salaires dans les entreprises publiques ne pourra pas aller au-delà de 1 à 20 » a répété le nouveau Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dans une interview à France Inter. Une promesse de François Hollande qui, aux yeux du 1er ministre, doit être « envisagée le plus vite possible ». Concrètement avec une telle loi, la rémunération ne devrait pas dépasser, au maximum, 420 000 euros par an.
Quelles entreprises seraient alors concernées ? À en croire Jérôme Cahuzac, désormais ministre délégué au budget, ce serait principalement celles où l’État « détient plus de 50 % du capital » même si le gouvernement « le proposera partout où il est actionnaire ». Autrement dit, la SNCF, RATP, EDF, Areva, Française des jeux, le groupe La Poste, pour ne parler que des plus connues.
« On est humains ! »
Mais avec une grille de salaires de 1 à 20, tous les dirigeants d’entreprises publiques ne seront pas logés à la même enseigne. Par exemple, Guillaume Pepy (SNCF), Pierron Mongin (RATP) et Christophe Blanchard-Dignac (Française des jeux), ne seraient pas touchés par ce plafonnement. En revanche, les patrons d’Areva, d’EDF et du groupe La Poste devront courber l’échine de leur fiche de paie. Dans ce prochain scénario, Henri Proglio devrait voir son salaire sabré par trois…
Une limitation qui ne devrait que les mandataires sociaux. En effet, les cadres disposent d’un contrat de travail qui les met à l’abri de ce désagrément. Au pire, ils pourraient demander des dédommagements aux prud’hommes qui, à coup sûr, iraient dans leurs sens. De toute façon, Michel Sapin a précisé, à une époque où il n’était pas encore ministre du Travail, que cette mesure concernerait les nouvelles nominations. « On est humains ! » rappelle-t-il.
Tancrède Blondé