D’après l’institut Montaigne, le stress ne serait pas dû à la précarité de l’emploi mais à la faible mobilité professionnelle.
« Un peu plus de 25 % des salariés français n’ont jamais changé d’employeur alors que cette proportion est de moins de 10 % au Royaume-Uni ou dans les pays scandinaves ». Cet état de fait constaté par l’institut Montaigne entrainerait « un fort sentiment d’appartenance à l’entreprise, et ce quelle que soit la taille de l’entreprise ». Or, si cela ne pose pas de problème en période de stabilité, la très forte implication des Français dans leur entreprise génèrerait beaucoup de stress dès que la bise de la crise fut venue.
Un stress qui s’expliquerait par la faible mobilité professionnelle des Français. En effet, dans « un certain nombre de cas minoritaires, mais non négligeables en proportion, les salariés estiment subir des pressions afin qu’ils partent ». La non-possibilité de choisir sa destinée professionnelle faciliterait donc l’émergence du sentiment de frustration et de stress.
Un « système de bonus-malus » pour les entreprises formatrices
Pour dédramatiser la sortie d’employés, l’institut Montaigne conseille aux salariés de « ne pas passer par la rupture conventionnelle, mais à partir volontairement. Mais pas n’importe comment ! Les dirigeants financeraient « dans ce cas partiellement les éventuelles pertes de salaires subies lors d’une nouvelle carrière professionnelle ». Concrètement, les politiques devraient construire un « système de bonus-malus » pour fluidifier les mobilités professionnelles
Évidemment, le système de formation professionnelle devrait être revu en profondeur dans la logique de l’institut. « Faute de formation adaptée, les salariés ne peuvent pas prétendre à d’autres emplois et se retrouvent devoir subir leur environnement ». Mais cette révolution culturelle passerait également par la fiscalité des entreprises. Par exemple, les entreprises se verraient offrir des allègements de charges dans le cas où elles formeraient, en assez grand nombre, les emplois les plus précaires.
Un contrat « gagnant-gagnant » dont on peut légitimement douter sous une présidence de François Hollande qui a publiquement privilégié l’option d’un contrat de génération pour améliorer la formation des jeunes.
Tancrède Blondé