Alors que la crise n’épargne personne en Europe, pas même les entrepreneurs, le nombre de détenteurs de plus de 100 millions de dollars d’actifs va augmenter de 37% de 2012 à 2016.
À l’heure où le chômage explose en Espagne, où la Grèce semble disparaitre littéralement sous le poids de sa dette, le nombre d’ultra-nantis dans le monde se propage à un rythme soutenu. D’après le rapport «The Wealth Report 2012» réalisé par le groupe financier américain Citigroup, en partenariat avec le cabinet immobilier mondial Knight Frank, les nababs possesseurs de plus de 100 millions de dollars d’actifs passeront de 63 000 personnes en 2011 à 86 000 en 2016. Soit une progression de 37 %, tout de même…
Cumulés, ils représentent à eux seul 40 000 milliards de dollars aujourd’hui. De quoi racheter plusieurs fois, en numéraire, la rue de la Paix sans passer par la case départ. Ce dont on peut douter. Car, c’est en Extrême-Orient qu’ils sont le plus nombreux avec 18.000 personnes. La croissance exponentielle de la Chine y joue pour beaucoup. Talonné de près par ceux qui sont originaires d’Amérique du Nord, même si l’écart se creusera en défaveur de cette dernière en 2016.
Ils fuient en masse les marchés des actions
L’Europe occidental est ainsi dire « à la traine », avec seulement 15 000 multimillionnaires à horizon 2016. Sans surprise, ce sont pays émergents qui créeront le plus de nabab d’ici à cinq ans. Il est prévu notamment une augmentation de 114% de personnes richissimes en Inde, + 106% en Chine, +76% en Russie, +59% au Brésil. Autant dire que ces tendances démontrent le potentiel d’opportunités d’affaires pour les entrepreneurs qui chercheraient à se développer à l’international.
En revanche, les PME et ETI ne devront pas compter sur eux pour trouver des nouveaux moyens de financement sur les marchés financiers. En effet, le rapport montre que le portefeuille de ces nouveaux multimillionnaires est composé à 23% d’immobilier et de 21% d’obligations. Autrement dit, de la rente ou presque. Et ce n’est pas 2011 qui les ont poussé à l’investissement aventureux. La preuve, l’année dernière ils ont favorisé les obligations (65%), l’argent liquide (60%) et l’or (47%). Pire, ils ont fui en masse les marchés des actions (-77%). Une mauvaise nouvelle pour les entrepreneurs et les PME et ETI qui souhaitent grandir
Tancrède Blondé