Après une jeunesse au service de la mafia et un séjour de huit ans et demi en prison, Louis Ferrante a décidé d’utiliser ses connaissances du monde obscur pour conseiller les entrepreneurs.
« Bon converti sera meilleur prêcheur » ! Un proverbe Sénégalais qui convient parfaitement à Louis Ferrante, ancien associé de la mafia désormais reconverti dans le conseil aux entreprises et la littérature. Car à ses yeux, le monde du travail et la mafia ne diffèrent guère. « Il ne faut pas perdre de vue que les mafieux sont avant tout des hommes d’affaires, ce qui les intéresse c’est de faire de l’argent, pas d’être violent» explique-t-il dans son livre « Les règles d’or de la mafia ».
À cela près que, dans le monde de la mafia, lorsque vous dénigrez votre patron, l’histoire ne s’arrête pas au licenciement. Et la faute lourde n’équivaut pas uniquement à la suppression de vos allocations chômages. Autant vous dire que ça file droit dans les petites PME du crime. De là à dire qu’il existe de valeurs de la mafia compatibles à celles de l’entreprise « lambda », il n’y avait que Louis Ferrante pour franchir le pas avec succès.
Dans ses 88 « leçons », l’ancien mafieux tire de son ancienne vie les leçons pour se comporter de façon idéale dans sa carrière professionnelle. Par exemple, il faudra garder une loyauté sans faille, tant envers ses « collègues » que pour sa hiérarchie. Louis Ferrante conseille également de ne donner sa parole que si l’on est sûr de pouvoir la tenir. Des choses simples qui, mis sous la perspective de la violence, vous convainc « petit à petit » de la nécessité de respecter ses règles.
Résultat, au fil des pages, le cadre d’entreprise ou le patron ne voudra plus prendre du retard sur son planning. Ne serait-ce que par mémoire pour les gens qui n’ont pas réussi à tenir les leurs et qui en ont « payé les conséquences ». Et, tout cela, sans jamais mettre à l’honneur le caractère profondément violent du monde de la mafia. « La mafia est une chose mauvaise, le propos n’est pas de l’excuser, mais simplement d’en prendre ce qu’elle a de bon, les valeurs qui l’animent » explique-t-il d’ailleurs très justement.
Et qu’en disent ses anciens amis ? « Même s’ils n’aiment pas qu’on leur fasse de la publicité, ils reconnaissent que le livre met surtout l’accent sur l’aspect entreprise et affaires de l’organisation» raconte Louis Ferrante. Ah bah s’ils le reconnaissent alors, tout va bien…
Tancrède Blondé