N’en déplaise aux tenants d’idées arrêtées, créer son entreprise en France est bien plus simple que du temps de nos parents. En revanche, elles continuent à mourir en bas âge.
La croix et la bannière. Tel est encore, dans l’imaginaire collectif des Français, l’image d’Épinal lorsqu’il est question de lancer sa propre entreprise. Pourtant d’après la banque mondiale, la France se hisse au 8ème rang des pays de l’OCDE pour lancer le plus facilement son projet d’entreprise. Juste derrière le Royaume-Uni et la Corse-du-Sud, la France fait même mieux que le Danemark, dont le modèle social est pourtant constamment cité par les politiques Français.
Même les États-Unis, terre de l’entrepreneuriat s’il en est, se révèlent plus tatillonne que les Français en matière de procédures. Un comble au pays où l’administration se doit forcément d’être efficace et adaptée aux créateurs de valeurs ajoutées ! Évidemment, le statut d’auto-entrepreneur en France booste la création d’entreprise. Mais qui s’en plaindrait ? Car, les auto-entrepreneurs qui valident leur business-modèle franchissent, à un moment ou un autre, le cap pour devenir une société à part entière.
Les entreprises françaises sont des chats maigres
En revanche, la démographie des entreprises Françaises fonctionne comme la démographie du pays au 18ème siècle : beaucoup de naissances avec une forte mortalité infantile. En effet, d’après le rapport intitulée « Le Financement des PME et de l’entrepreneuriat : tableau de bord de l’OCDE », 115.813 entreprises ont disparu du territoire national en 2009 et 2010. Une hécatombe.
À titre de comparaison, plus de trois fois moins d’entreprises Britanniques sont mortes au cours de cette même période (35 122 recensés). En Italie, « seules » 20 718 entreprises ont péri en cette période de crise économique. Et même si l’Allemagne compte, peu ou prou, le même nombre de défaillances que la France, elle compte cependant un million d’entreprises supplémentaire par rapport à sa voisine d’outre-Rhin.
Pourquoi alors une telle mortalité ? Comme le résume très bien Christian Poyau, co-fondateur et président du groupe Micropôle, les entreprises françaises sont des « chats maigres ». Autrement dit, les PME françaises ne parviennent pas à dégager assez de marges et manquent donc de fonds propres. De là à dire que le système fiscal français est en cause, il n’y a qu’un pas que les entrepreneurs franchiront allègrement.
Tancrède Blondé