À l’occasion du salon Hub Africa qui se déroule à Casablanca au Maroc, l’ancien ministre de l’Économie Marocain, Salaheddine Mezhouar, explique comment fonctionnera le prochain statut d’auto-entrepreneur au Maroc.
« Des auto-entrepreneurs, il y en a plein en Afrique » ! Salaheddine Mezhouar sait de quoi il parle. Ancien ministre de l’Économie du Maroc, le chef de la nouvelle formation politique RNI a eu le temps d’observer l’envie d’entreprendre des Marocains, en particulier, et des Africains en général. Mais admet-il, « trop de gens dans nos pays pensent qu’il faut avoir des relations, de la chance ou une idée révolutionnaire pour entreprendre ». Il croit donc dur comme fer à l’auto-entrepreneur qui va « démocratiser l’acte d’entreprendre ».
En pratique, dès le premier chiffre d’affaires déclaré – et pas avant – l’auto-entrepreneur Marocain sera soumis à une fiscalité de 3% seulement. Une faible imposition destinée à ramener le plus possible dans la légalité les petits artisans et commerçants. Le prochain dispositif aidera également à vaincre les peurs, notamment en ce qui concerne « les difficultés administratives, les problèmes de financement et le coût du foncier » comme le rappelle, Zakaria Fahim, président du CJD international.
3 à 5% des marchés publics réservés aux auto-entrepreneurs
Ce même ajoute d’ailleurs que « très peu de jeunes entrepreneurs sortent vivant de la vallée de la mort », ces trois premières années où l’entrepreneur doit faire vivre son business-modèle. Or avec le système de déclaration calculé sur le chiffre d’affaire, le statut d’auto-entrepreneuriat permet de dédramatiser les périodes de creux, inhérentes à la vie de chef d’entreprise.
Autre caractéristique de l’auto-entrepreneur, l’ancien ministre et actuel chef du RNI annonce qu’il va, dans une proposition de loi qui sera présentée dans les dix jours à l’Assemblée, proposer de « réserver 3 à 5 % des marchés de l’État aux auto-entrepreneurs ». Une manière de les soutenir, sans pour autant mettre en place des mécanismes de financement étatiques. Car Mr Mezhouar souhaite avant tout que les jeunes entrepreneurs apprennent d’eux-mêmes. Autrement dit, pas de subvention avant une certaine taille. La vie d’auto-entrepreneur est à ce prix.
Tancrède Blondé