Mesure phare du début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’utilisation des heures supplémentaires défiscalisées a légèrement baissé dans l’ensemble du secteur industriel.
Travailler plus pour gagner plus. Après cinq années de gouvernement, l’ancien slogan de Nicolas Sarkozy a pris du plomb dans l’aile. Même le dispositif des heures supplémentaires défiscalisé qui a eu son heure de gloire perd de sa vigueur. À en croire la dernière étude du ministère de l’emploi (Dares) sur la question, le nombre d’heures supplémentaires a très légèrement décru au dernier trimestre 2011 par rapport à 2010.
Un résultat très contrasté selon la taille de l’entreprise et son secteur d’activité. En moyenne, les entreprises de 10 personnes ont pris 11,3 heures supplémentaires au 4ème trimestre 2011, soit une augmentation de 3,9%. En revanche, dès que le seuil des 100 salariés est franchi, les dirigeants se détournent des heures supplémentaires. En particulier dans les structures de 250 à 499 salariés où l’utilisation des heures supplémentaires a fléchi de 15,9 %.
Des heures supplémentaires qui varient également en fonction de la pratique ou non des 35 heures dans l’entreprise. Pour les entrepreneurs qui ne les utilisent pas, 29,5 heures supplémentaires ont été effectué en moyenne lors du 4ème trimestre 2011, soit une baisse de 2,2%. En revanche, les entreprises qui appliquent les 35 heures ont davantage utilisé les heures supplémentaires (+3,2%) avec des salariés qui ont travaillé en moyenne 7,2 heures sur la même période.
Dans le détail, l’utilisation des « heures supp » a augmenté dans le secteur de la construction et le tertiaire. En revanche, il décroît dans le secteur de la fabrication de matériels de transports, dans les activités financières et d’assurances et dans l’hébergement et la restauration. Le dispositif des heures supplémentaires, remise en cause par la gauche, coûte aux alentours de 4,5 milliards d’euros.
Tancrède Blondé