À l’occasion du 4ème Spring Campus organisé par l’association patronale CroissancePlus qui a réuni plus de 300 entrepreneurs à Évian, le cabinet d’audit KPMG donne les stratégies de conquête aux PME françaises désireuses d’atteindre rapidement le statut d’ETI.
Constat sans cesse rabâché par les entrepreneurs, économistes et certains politiques : la France manque d’ETI ! Or ce statut, vieux d’à peine 4 ans, peine à devenir une cause nationale au sein de cette campagne électorale. Pourtant « c’est seulement à partir d’une certaine taille que l’on est capable d’exporter, en particulier dans l’industrie » explique le président honoraire de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa. Celait devrait interpeller à l’heure du débat sur le « Made in France » et d’un déficit commercial à hauteur de 70 milliards d’euros.
D’autant plus que « les entreprises de taille intermédiaires se sont très bien comportés durant la crise » selon Jacky Lintignat, Directeur général de KPMG. En effet, 91% d’entre elles ont augmenté ou maintenu leur effectif et chiffre d’affaires. Mais pour atteindre cette taille critique, les PME françaises devront intégrer au plus vite une stratégie de développement à l’international. En effet, 8 ETI françaises sur 10 ont une activité hors de nos frontières et réalisent près d’un tiers de leur chiffre d’affaires à l’international. Précisément là où se trouve les relais de croissance où se trouve la croissance mondiale.
Et si vous n’avez pas le temps…
Pour grossir, les PME devront également s’orienter vers une politique de partenariat avec les instituts de recherches, laboratoires et pôles de compétitivité afin d’innover tous azimut. Les ETI ne s’en privent pas et arrivent ainsi à engranger de bien meilleures performances économiques que les PME. Des innovations qui ne se limitent pas aux produits mais également sur le management. Concrètement, « les ETI passent pour accélérateur du déroulement des carrières » note le rapport. Mieux, elles développent leur propre culture d’entreprise, ouvert sur le monde afin d’attirer les nouvelles compétences.
Enfin, si les PME n’ont pas le temps de développer elle-même ses innovations, il suffira de les acheter. Autrement dit, d’utiliser à fond l’arme de la croissance externe. D ‘ailleurs Jacky Lintignat rappelle que « 45% des ETI de plus de 1000 personnes ont fait des opérations de croissance externe au cours des deux dernières années ». Une manière d’acquérir rapidement des compétences et des marchés qui leur étaient étrangers. Quant aux patrons réfractaires à une ouverture de capital, Olivier Duha, président de CroissancePlus, rappelle: « si je n’avais pas ouvert mon capital, je n’aurais jamais pu avoir 10.000 employés aujourd’hui ».
En fin de compte, copier la stratégie de développement d’une ETI n’est-il pas le meilleur moyen de devenir une ETI ?
Tancrède Blondé