Une enquête de l’Insee révèle que la carrière professionnelle des salariés français devient de plus en plus chaotique au fil des générations. Le chômage et la pression sont en grande partie responsable de ce « coup de blues ».
Malgré la guerre, l’occupation et des privations autrement plus rudes qu’une coupure de la Box internet, nos arrières-grands-parents et grands-parents ont pu vivre une carrière professionnelle bien plus linéaire et sécurisante que les générations suivantes. C’est en tout ce qu’affirme une enquête Insee. Ne serait-ce que sur la mobilité, les personnes nées dans les années 1960 ont exercé en moyenne 4,1 emplois à 40 ans, alors que ceux nées avant 1940 n’en avaient connu que 2,7.
Plus significatif des temps maussades de l’emploi : l’explosion de la période d’inactivité entre deux emplois. Né avant 1940, seul 1 travailleur sur 10 connaît le chômage de courte ou de longue durée. Deux générations plus tard, le chômage devient la norme pour un salarié sur 2. Les plus touchés étant les ouvriers et employés. Or « le non-renouvellement d’un contrat ou un licenciement peut être vécu comme un manque de reconnaissance » rappelle L’Insee dans son étude.
Le travail « à la papa » c’est fini
D’autant que malgré le progrès technique, la pénibilité physique ne semble pas avoir diminué d’une génération à l’autre. Il faut dire que les expositions aux produits toxiques, le travail de nuit et les tâches répétitives existent toujours en entreprise. Toujours selon l’étude, ce sont les jeunes qui souffrent le plus de la pression du travail. Un mal qui plus est, aggravé par un manque de soutien et de reconnaissance de leurs supérieurs en entreprise.
Ajoutez à cela une conciliation entre vie privée et vie professionnelle bien moins étanche, du simple fait des moyens de télécommunications, mais également de la pression de perdre son emploi, et vous comprendrez pourquoi l’enthousiasme au travail n’est pas au beau fixe. De là à penser que « c’était mieux avant », il n’y a qu’un pas que les salariés français franchissent allègrement. Pourtant, l’époque du travail « à la papa » est bel et bien terminée.