Une étude de l’Insee analyse l’évolution du coût du travail dans les pays européens entre 1996 et 2008. Et, malgré une lente convergence, le coût du travail varie du simple au triple selon les pays.
La peur du « plombier polonais » a encore de beaux jours devant lui. En effet, en comparant le coût du travail, l’Insee montre dans son étude « Emploi et salaires » que la France fait partie des pays de l’Union européenne à coût élevé de main-d’œuvre dans l’industrie manufacturière et les services marchands. C’est en Allemagne que le coût horaire de main-d‘œuvre a le moins augmentée entre 1996 et 2008 dans l’ex-Europe des 15 alors que c’est en Grèce et en Irlande qu’il a le plus enflé dans la même période. Signe des temps lointain où les deux économies étaient encore vigoureuses.
Mais la compétitivité d’un pays ne se résume pas à ce seul paramètre. À cet égard, dès que la productivité horaire est intégrée, le coût salarial par ouvrier dans l’industrie manufacturière diminue entre 1996 et 2008 dans l’Europe des 15. À noter tout de même l’accroissement de l’écart entre la France et l’Allemagne qui a davantage réduit ses coûts en la matière. Et pourtant, l’industrie automobile allemande reste malgré tout la plus onéreuse à la production en Europe. Un resserrement suffisant en tout cas pour dégrader de manière significative la balance commerciale de la France.
… que les derniers venus rattrapent la moyenne dans anciens pays européens
De manière plus globale entre la France et l’Allemagne, un salarié dans une petite structure coûtera plus cher à un entrepreneur français que pour son homologue outre-Rhin. En clair, les PME allemandes partent toujours avec un coup d’avance en terme de compétitivité des PME ! En revanche les grands patrons français s’en sortent mieux et auront moins de charges à payer que les dirigeants de groupes en Allemagne. À chacun sa stratégie…
Bien entendu, les derniers membres d’Europe central et de l’Est n’arrangent pas les choses. En comparant avec la moyenne du coût horaire des pays de l’Europe des 15 de 1996, le « prix d’un salarié » est divisé par trois comme en Estonie, Hongrie, Slovaquie et Pologne. Il coûtera même dix fois moins chère en Bulgarie… Peut-être une raison suffisante pour que les Chinois investissent en masse dans le pays. En revanche, l’étude montre que le coût du travail augmente très rapidement. De là à atteindre l’harmonie, il faudra attendre encore un peu… si les autres peuples européens le veulent bien.