François Baroin a annoncé le 21 février le lancement des fonds Nova 1 et 2 pour les financements en bourse des PME et ETI. Ces fonds jumeaux réunissent les grands assureurs et la Caisse des dépôts et des consignations (CDC).
« Une véritable innovation financière » selon le futur ex-directeur général de la CDC, Augustin de Romanet. Dotés à hauteur de 160 millions d’euros, les fonds Nova I et Nova II auront l’objectif de faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises aux marchés pour se financer. D’autant que « 550 PME et ETI ont très peu de souscripteur personnel » rappelle Augustin de Romanet. Ces deux fonds serviront alors à 40% à des introductions en Bourse et à 30% à des opérations d’augmentations de capital. Avec comme objectif de faciliter la naissance d’entreprises françaises assez grandes pour aller à l’international et, pourquoi pas, ainsi renverser la courbe de la balance du commerce extérieur.
Mais pourquoi dès lors ne pas créer un seul grand fonds au lieux de deux fonds jumeaux ? Tout simplement, comme l’a rappelé François Baroin, pour donner envie aux autres fonds d’investissements privés de se positionner sur le même créneau que les fonds Nova. Car les entrepreneurs en levée de fonds le savent bien : plus vos financements sont diversifiés, plus vous inspirez confiance aux potentiels futurs investisseurs. À cela s’ajoute le fait que la fusions des organismes se révèle « compliqué en France alors que les mettre en réseaux est simple » explique René Ricol, commissaire général à l’investissement du grand emprunt. En clair, deux fonds valent mieux qu’un.
Ancrer dans la réalité nationale
Lancés dans le cadre de la campagne de Nicolas Sarkozy, les fonds Nova I et Nova II voient le jour grâce au rapport Rameix-Giami. Rédigé dans le but de faire un état des lieues sur le financement des PME par les marchés financiers, les auteurs ont voulu créer « un choc de confiance ». Car à l’avenir « il y aura un financement accru sur les marchés » explique Gérard Rameix, Président du médiateur du crédit. Or si les entreprises n’emboitent pas le pas, elles accuseront un retard certain face aux futurs mastodontes de l’économie mondiale.
Enfin aux détracteurs de la finance, proche de l’innombrable en cette période de crise, Gérard Rameix répond que le FSI France investissement 2020 et les fonds Nova I et Nova II sont un moyen d’ancrer dans la réalité nationale ces types de marchés. Pas sûr que cela soit suffisant pour convaincre les entrepreneurs, encore traumatisés par les deux tsunamis financiers de 2008 et 2011.