Malgré un effet de la Loi de modernisation de l’économie (LME) jugé globalement positif , le dernier rapport partiel de l’Observatoire des délais de paiement remarque un « enlisement » sur la période 2011.
« Une année d’incertitude ». Le titre du rapport illustre bien le flou artistique qui entoure la question pourtant vitale des délais de paiements. Les entrepreneurs en savent quelque chose ! Seule certitude : « la tendance n’est pas favorable » explique le rapporteur Elizabeth Kremp et le président de l’Observatoire, Jean-Hervé Lorenzi. En effet, la progression évolue peu de 2009 à 2010. Résultat, les entreprise françaises attendent en moyenne 49 jours le règlement du client mais, en retour font patienter 56 jours leurs fournisseurs.
Pourtant la LME votée en 2008 donnait l’impression de marquer une certaine rupture dans la tradition non écrite du 60 jours + « on verra », si chère aux entreprises françaises. À tel point que selon le rapport « le repli des délais s’accélérait nettement depuis 2008, reculant davantage en trois ans qu’au cours des sept années précédentes ». C’est dire ! Mais la crise est passée par là et les grandes entreprises ont renoué avec leurs anciennes habitudes : prendre des marges de manoeuvre budgétaire sur le dos des PME.
Toujours selon l’Observatoire, deux grandes entreprises sur trois n’auraient même pas répondu aux questions de l’organisme. Et le fait d’avoir signé la « charte de bonne conduite des acheteurs » ne semble pas avoir changé grand choses. Concernant l’État, malgré les dernières déclarations de Nicolas Sarkozy fin janvier sur le paiement effectif de l’Etat à 25 jours, le délai global de celles-ci auraient augmenté de 9 jours entre fin 2010 et Novembre 2011. Espérons pour les entrepreneurs que le nouvel outil informatique comptable mis à la disposition des fonctionnaires soit aussi efficace qu’on le dit. Et avant de savoir, il va falloir attendre, encore et encore…