La France travaille davantage à l’international mais le déficit se creuse
Les nouvelles se suivent et se ressemblent en ce qui concerne le commerce extérieur de la France. À tel point même qu’il franchit de nouveaux abîmes pour atteindre 69,59 milliards d’euros en 2011, contre 51,52 milliards d’euros en 2010. Certes, « le bilan est moins mauvais qu’anticipé » précise au Figaro le secrétaire d’État au Commerce Extérieur Pierre Lellouche, grâce notamment à un mois de décembre meilleur qu’en 2010, mais l’inversement de la tendance n’est pas encore à l’ordre du jour.
La France a augmenté de 8,6% ses exportations mais les importations ont également enflé de 11% sur la même année. Dans le détail, les entreprises françaises ont vendu à l’étranger l’équivalent de 428,80 milliards, contre 498,39 milliards d’euros d’achats de produits venus de l’étranger. Une situation délicate qui « doit interpeller tout le monde, à droite comme à gauche » précise le secrétaire d’État.
Le déficit avec la Chine et le coût du travail en cause
Tout n’est pas à jeter cependant dans ce bilan du commerce extérieur 2011. Les fondamentaux de la France restent solides. Notamment dans le secteur de l’agroalimentaire qui connaît un excédent, jamais vu auparavant, de 11,4 milliards d’euros. La vente de 534 avions Airbus rééquilibre également ce sombre tableau. Avec 17,7 milliards d’euros d’excédent, le secteur de l’aéronautique et, plus généralement, les grands projets ont augmenté de 36 % par rapport à 2010.
Pourquoi alors ce déficit ? La Chine, aimerait-on résumer, mais la faible présence des entreprises françaises sur les marchés porteurs des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) explique également ce déficit. À cela s’ajoute la facture énergétique qui s’élève à 62 milliards d’euros et, plus important encore pour le ministre qui en profite pour justifier l’action de Nicolas Sarkozy, le coût du travail trop élevé en France. « Avoir un différentiel de 10 % avec l’Allemagne, ce n’est pas tenable » tente-il-de justifier.