Lors de son intervention télévisée de Dimanche soir, Nicolas Sarkozy a annoncé une série de mesures pour combattre la crise. Parmi elles, le développement de l’apprentissage, l’exonération de la part patronale de la CSG et une banque de l’industrie
« Quand on est au chômage, on n’a pas de pouvoir d’achat ». Cette phrase, le président de la République l’a répété plusieurs fois lors de son de son intervention télévisée de Dimanche soir. Comme s’il voulait conjurer le slogan « travailler plus pour gagner plus » qui ne cesse de le poursuivre, au fur et à mesure que l’heure de vérité approche. Et pour ce faire, le président de la République lance de nouveaux chantiers dont on peut douter qu’ils arrivent à terme, si François Hollande gagne les prochaines élections.
« 1,6 points de TVA supplémentaire »
Le constat de Nicolas Sarkozy est clair : « nos parts de marché en Europe reculent ». Et pour inverser cette tendance, le président de la République veut alléger le coût du travail par l’exonération de la part patronale de la CSG dont le manque à gagner sera compensé par un relèvement du taux de TVA à 21,2 %. Il augmentera également de deux points la CSG sur les revenus financiers.
Le quasi-candidat a d’ailleurs expliqué qu’il ne croyait pas à une augmentation des prix : « La concurrence maintiendra les prix » a-t-il prédit. Une mesure qui prendra effet en Octobre, dans le cas où, bien entendu, il serait encore Président de la République. Car on imagine mal, n’importe quel autre candidat endosser une mesure si impopulaire.
Une banque de l’industrie, filiale d’Oséo pour financer les PME
Nicolas Sarkozy a également annoncé la création effective « dès le mois de Février » d’une banque de l’industrie qui sera « dotée d’un milliard d’euros en fonds propre ». Une manière de couper l’herbe sous le pied de François Hollande qui prône l’instauration d’une grande banque publique d’investissement.
Cette filiale d’Oséo « prêtera pour l’économie réelle » selon les propres mots du Président. Un camouflet pour le Fonds Stratégique d’Investissements qui, visiblement, a failli à sa mission de financement des entreprises. Afin de développer sa vision du dialogue social, Nicolas Sarkozy voudra d’ailleurs que les syndicalistes fassent partie du comité de participation de cette nouvelle banque de l’industrie.
Plus d’apprentis dans les entreprises de plus de 250 salariés
« Les grandes entreprises ne s’ouvrent pas assez aux jeunes ». En période de tension budgétaire, Nicolas Sarkozy ne veut pas créer davantage d’emplois aidés. C’est la raison pour laquelle, il explique vouloir « déverrouiller le système » de l’apprentissage. Et ça commence par le doublement des amendes pour les entreprises de plus de 250 salariés qui n’auraient pas 5% de jeunes en alternance. Une mesure qui arrive bien tard dans ce quinquennat de crise.
Enfin, mine de rien, Nicolas Sarkozy veut mettre fin aux 35 heures par les accords de compétitivité-emploi dans l’entreprise. Dans la vision présidentielle, les dirigeants négocieront avec les salariés le temps de travail nécessaire en fonction du carnet de commande. Si le carnet est plein, l’entreprise décidera s’il est plus utile d’embaucher ou d’augmenter les heures de travail. Et, dans le cas contraire, choisir entre mettre en place le travail à temps partiel ou licencier. De toute façon, Nicolas Sarkozy est clair à ce sujet : « c’est une décision de l’entreprise ».