« Le monde de la finance » est son véritable adversaire. Pas Nicolas Sarkozy, dont le nom n’a jamais été cité dans ce qui est le premier véritable discours de campagne de François Hollande. Place donc à l’économie réelle ? C’est en tout cas ce qu’il promet à trois mois du premier tour de l’élection présidentielle.
Dans les mesures qui intéresseront au premier chef les entrepreneurs, François Hollande veut imposer la réindustrialisation comme LA « priorité » de ces 5 prochaines années. Comment ? Par la création d’une grande « banque publique d’investissement », dont Nicolas Sarkozy a déjà promis la création la semaine dernière, mais qui existait également dans le projet socialiste. Soucieux de vouloir aller plus loin dans ses explications, François Hollande promet la création d’outils d’épargnes spécifiques qui seraient uniquement dédiés au financement des PME.
Mais, adversaire déclarée de la finance, François Hollande prévient que toutes entreprises qui délocaliseraient devront rembourser les aides reçues par l’État ou la région. Le candidat socialiste promet également « une véritable taxe sur les transactions financières ». Enfin, sans surprise, il obligera la séparation des banques de dépôt de celles d’investissements.
Conscient néanmoins du peu de marge de manœuvre dont il héritera s’il est élu en Mai prochain, François Hollande l’assure : « je ne promettrai donc que ce que je suis capable de tenir ». De là à savoir, si cela suffira pour susciter l’engouement du peuple, seules les prochaines semaines nous le dirons.