Déboutés par le tribunal de commerce de paris qui a prononcé la liquidation définitive de SeaFrance, les représentants de la Scop continuent à se battre.
« Une bataille a été perdue mais la guerre n’est pas terminée » selon l’avocat de la Société coopérative et participative (Scop), Fouad Barbouch. Résolument hostile au projet du président Louis Dreyfus Armateurs (LDA) de rouvrir une activité sur la ligne Calais – Douvres avec seulement 300 personnes, les salariés réunis dans la Scop s’orientent vers un projet d’économie mixte, avec Eurotunnel et la région Nord-Pas-de-Calais.
Dans cette configuration, le président d’Eurotunnel, Jacques Gounon, a divulgué sur Libération que l’opérateur du tunnel sous la Manche souhaitait « être majoritaire, quelque part entre 51% et 100% dans une structure de portage » qui se porterait acquéreur des navires de SeaFrance. Ce n’est seulement après cette acquisition que les bateaux seraient mis à disposition de la Scop, nouvel opérateur.
Une solution qui serait davantage à la portée de la Scop dont le projet était considéré comme non-viable selon le tribunal. En cause, le « financement insuffisant » réunie dans le premier projet de reprise de la Scop. D’autant que les dettes sont évaluées aux alentours de 410 millions d’euros selon le mandataire judiciaire Stéphane Gorrias dont 170 seraient exigibles par la SNCF. Une somme bien trop importante pour les tenants d’une reprise de l’activité par les salariés.
Car afin qu’une Scop soit viable, le président, Patrick Lenancker, président de la Confédération générale des sociétés coopérative et participative, elle doit réunir deux conditions : « Premièrement que le projet soit viable, que le produit soit bon et la stratégie de développement de l’entreprise soit adapté ». Ce qui justement, sans faire défaut, ne convainc encore pas les acteurs qui ont entre leurs mains la destinée des quelques 800 salariés de SeaFrance.
Le nouveau projet de la Scop devrait être présenté dans les prochains jours.