Pris de vitesse par François Bayrou sur le thème « acheter français », le gouvernement accélère le recensement des artisans et PME industrielles pouvant prétendre au label « Origine France Garantie» et au nouveau dispositif « Indication géographique protégée ».
Ça n’a l’air de rien mais l’annonce dans le Cantal du secrétaire d’Etat chargé des PME et de l’Artisanat, Frédéric Lefebvre, de la démarche proactive d’identification des acteurs susceptibles de bénéficier du « Label France », illustre bien le retard à l’allumage du gouvernement sur le sujet du « patriotisme économique ». Il faut dire que la sortie de François Bayrou sur le thème «acheter français», sujet sur lequel les observateurs ne l’attendaient pas, bouleverse la stratégie électorale de l’Elysée.
D’autant que selon un sondage les produits fabriqués dans l’Hexagone sont, pour deux tiers des Français, « de meilleure qualité que les autres ». Et, bonne nouvelle pour les producteurs français, malgré la crise, 3 Français sur 4, contre seulement la moitié il y a cinq ans, déclarent être prêts à payer plus cher un produit fabriqué en France.
Dès lors cette idée – rengaine diront certains – est devenu centrale dans la campagne électorale. François Hollande parle désormais de « patriotisme économique » et poursuit sa campagne sur la nécessaire et indispensable « réindustrialisation de la France ». Termes encore vagues mais qui annoncent les priorités du candidat socialiste.
La question est maintenant de savoir à qui profite le sujet du « patriotisme économique ». A Marine Le Pen qui dénonce la « construction européenne qui interdit le patriotisme économique et qui a tué la production française » comme le pense les Verts et les candidats d’extrême gauche? Ou bien à un des trois grands candidats?
La campagne présidentielle démarre sur les chapeaux de roues. Des roues produites en France espère-t-on.