En matière de partage des bénéfices de l’entreprise, les actionnaires prennent la part du lion. Les salariés des PME se partagent quant à eux 11% des bénéfices des entreprises.
Les salariés de PME profitent le moins des bénéfices d’une entreprise. Loin d’être un sentiment, l’association technique ATH arrive à cette conclusion après l’étude des comptes de 450 PME. Sur les bénéfices 2010, 32% reviennent aux actionnaires sous la forme de dividendes. L’État prend sa part quant à elle à hauteur de 23% sous la forme d’impôts sur les sociétés. Enfin 11% des bénéfices atterrissent dans les poches des salariés grâce aux participations, primes sur résultat et intéressement. Les 34% restants servent au désendettement de l’entreprise et à ses investissements.
Pourtant, si le gâteau des profits a grossi de 13% entre 2009 et 2010, les dividendes ont globalement reculé. Une baisse qui « peut être interprétée comme un signe d’inquiétude vis-à-vis d’un avenir devenu incertain», souligne l’étude réalisée par 22 cabinets d’audit et de conseil. « C’est le seul levier sur lequel les chefs d’entreprise peuvent jouer quant au partage des bénéfices.» Une tendance qui aura donc tendance à se confirmer dans les prochains mois. La part consacrée au développement de l’entreprise grimpera aussi en conséquence. La part des collaborateurs reste stable sur la période 2009 et 2010.
Le mythe de la règle «des trois tiers»
Nous sommes donc bien loin de la règle «des trois tiers» voulue par le président de la République. À savoir, un tiers des bénéfices aux salariés, un autre aux investissements de l’entreprise et le dernier consacré aux actionnaires. D’autant que celle-ci monte à 42% dès lors que vous retirez l’impôt sur les sociétés, à égalité avec la part des réinvestissements. Seuls 15 % des bénéfices seraient distribuées aux salariés. «Il faudrait donc que cette part double pour arriver à une répartition plus équitable», souligne Philippe Blin, expert comptable chez Sefac.
Comment? Des pistes sont avancées par l’observatoire ATH, comme la simplification des outils de partage des bénéfices et la concentrations des dispositifs de calculs de la participation et de l’intéressement des salariés.