Selon Daniel Lebègue, président de l’IFA, « la gestion financière de l’entreprise peut être comparée aujourd’hui à la conduite par temps de brouillard ». Lors de l’adoption définitive des comptes annuels, il faudra donc être particulièrement concentré sur trois points.
1. Les tests de dépréciation des actifs
Dans un environnement marquée par la baisse des bourses mondiales, la crise des dettes souveraines européennes et les difficultés d’autres classes d’actifs financiers (hedge funds, fonds LBO, immobiliers), vous pouvez être sûrs que votre entreprise dont les actifs sont investis, en partie, sur des produits de ce type, seront impactées au plan comptable ! En effet, elles sont tenues par des normes comptables internationales de procéder à des tests de valorisation (impairments) des actifs et de certains passifs financiers inscrits dans leur bilan.
2. La solidité du bilan de l’entreprise et sa capacité à lever des fonds
La find ‘année est généralement le moment où l’on analyse les grands équilibres du bilan de la société : dispose-t-elle d’assez de fonds propres ? Sera-t-elle capable, dans les mois et les années à venir, de trouver des ressources pour faire face à une baisse de revenus ? De financer des investissements et de refinancer la dette arrivée à échéance? etc…. Autant de questions majeurs pour le directeur financier, compte tenu du coût accru de l’endettement.
Aujourd’hui, certains marchés boursiers sont fermés au financement des entreprises sous forme d’augmentations de capital. Il leur faut alors faire l’inventaire de toutes les possibilités de recours à l’endettement. Le directeur financier, en liaison avec le comité d’audit, devra donc tout mettre en œuvre pour réduire les sorties nettes de cash : gel de projets, strict contrôle des dépenses courantes, accélération des règlements clients. Certaines entreprises choisiront même de retarder le paiement de leurs créances.
3. La situation financière des contreparties
Autrement dit, celle des clients, des fournisseurs, des sous-traitants avec lesquels travaille l’entreprise. C’est un point important ! Les difficultés financières des partenaires habituels de l’entreprise peuvent bien entendu avoir un impact sur l’entreprisecelle-ci.
En définitive, l’arrêté des comptes sera crucial pour les entreprises qui se préparent à affronter une année 2012 pleine de risques et d’incertitudes. D’ailleurs sa gestion financière peut être assimilée à la conduite par temps de brouillard : le manque de visibilité, auquel s’ajoute l’entrée en vigueur de nouvelles règles du code de la route avec les normes IFRS, conduit à privilégier la sécurité et le pilotage serré des risques.
Prudence et contrôle des risques sont les maîtres mots du moment… Un constat d’autant plus vrai pour les PME-ETI qui ne bénéficient pas des mêmes marges de manœuvres financières que leurs homologues internationales.