A la veille de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance
ALGER ET PARIS VEULENT “SE TOURNER VERS L’AVENIR”
Par : Karim Kebir
On ignore si les impératifs des politiques internes y sont pour quelque chose. Mais, Alger et Paris, dont les relations sont régulièrement parasitées par les pesanteurs de la mémoire, entendent faire de l’année 2012, emblématique en ce sens qu’on célébrera le cinquantenaire de l’Indépendance du pays, celle de l’intensification et du renforcement de leurs relations.
“Je saisis cette occasion pour dire que nous partageons le point de vue selon lequel les relations algéro-françaises sont en train de prendre une direction qui laisse la possibilité à nos deux pays de poursuivre et d’intensifier, en même temps, à la fois la coopération sur les plans politique, économique, mais également sur tous les autres plans”, a déclaré hier
M. Mourad Medelci, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie française, peu après l’entretien qui les a réunis au Quai d’Orsay. “Au regard des actions que nous avons initiées ou finalisées pour 2012, cette année sera une année emblématique en ce qu’elle représente pour nous Algériens et pour vous Français comme pesanteur de la mémoire et, en même temps, permettra le dynamisme de l’espoir, ce qui est permis entre des peuples qui souhaitent continuer à travailler ensemble dans l’amitié, la considération et le respect réciproque”, a-t-il dit, selon des propos rapportés par l’agence APS.
Il a également rappelé le travail de l’Algérie au niveau de l’Union européenne (UE) à “la consolidation de ses rapports, à la finalisation des négociations sur le démantèlement tarifaire”. Peu de temps auparavant, Medelci avait annoncé, lors de son audition par la commission des affaires étrangères, que l’Algérie allait “très prochainement” ouvrir des négociations exploratoires pour qu’elle puisse participer à la Politique européenne de voisinage (PEV), celle-ci ayant subi un “lifting” qui la rend accessible, selon lui.
Signe de la volonté des deux pays d’aller de l’avant, de nombreuses propositions formulées par l’Algérie, auxquelles M. Juppé a “répondu favorablement”, connaîtront prochainement un début d’exécution. Il s’agit, entre autres, de l’École internationale d’Algérie de Paris, du Centre culturel algérien, ainsi que de la Maison de l’Algérie à la cité universitaire internationale. Par ailleurs, interrogé sur la position de l’Algérie par rapport à la Syrie, le chef de la diplomatie algérienne s’est montré quelque peu réservé. “L’Algérie est aujourd’hui au sein de la Ligue arabe, elle est aussi membre de la commission ministérielle chargée du dossier de la Syrie et nous sommes en train, avec l’aide de la communauté internationale, de faire avancer l’initiative arabe qui vise d’abord l’arrêt de la violence et surtout l’ouverture d’un dialogue entre les Syriens mêmes car, en définitive, c’est à eux qu’appartient leur devenir et l’Algérie travaille au sein de la Ligue arabe dans ce sens.”
Pour sa part, M. Alain Juppé a affirmé que “l’année 2012 sera plus tournée vers l’avenir que vers le passé”, et que les relations bilatérales “sont étroites et tout à fait confiantes”. Sur la préparation du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie, il a précisé qu’elle se ferait “chacun de son côté et sous sa propre initiative dans un esprit de sobriété et de concertation”.
Synthèse K. K.QUOTIDIEN LIBERTE
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patrick le berrigaud