L’Institut pour l’Innovation et la Compétitivité i7, créé et porté par ESCP Europe et la Fondation Europe+, a dévoilé sur le campus Paris en partenariat avec Accenture, un état des lieux des pratiques professionnelles en Open Innovation mené auprès de 20 entreprises internationales.
1er constat : Une approche structurée et systématique pour « faire rentrer l’extérieur »
Autrement dit, impliquer les fournisseurs dans la conception d’un nouveau produit ou collaborer avec des universités pour les laboratoires publics en matière de recherche. Si certaines PME l’appliquent déjà au cas par cas, elles doivent parvenir à mettre en place des processus systématiques et fortement structurés.
2e constat : Le rythme d’adoption de ces pratiques s’accélèrent : 10 ans entre les pionniers de l’Open Innovation et la diffusion
Particulièrement développée dans les secteurs à évolution rapide, notamment les secteurs high-tech où l’innovation est vitale. Les innovateurs, au début des années 2000, font partie de la seconde vague rapide de suiveurs lors de nouvelles vagues d’innovation. Aujourd’hui, la plupart des entreprises adoptent ces Open Innovations afin de renouer avec la croissance dans un contexte de crise. Les entrepreneurs et les PME doivent faire de même !
3e constat : Puiser dans un vivier quasiment illimité de sources externes
La mondialisation élargit considérablement le choix de sources externes. Par exemple les fournisseurs peuvent venir de pays émergents. Même chose, pour les universités et les scientifiques. Pour être plus concret, une entreprise interviewée dans l’étude affirme qu’elle étudie systématiquement les universités chinoises afin d’identifier les outils et compétences locaux susceptibles d’être exploités dans son processus d’Open Innovation. Les PME peuvent commencer à étudier celles des universités françaises.
4e constat : Choisir le degré et l’objet d’ouverture
l’Open Innovation n’est pas forcément synonyme d’ouverture totale. Il faut d’abord se poser plusieurs questions: avec qui collaborer ? Sur quel sujet ? Comment ? A quelle fréquence ? L’ouverture doit donc être progressive. Une PME française pourra orienter ses Open Innovations vers certains partenaires ou sur certaines thématiques. Pour s’ouvrir complètement, l’entreprise doit avoir pratiqué l’Open Innovation depuis plusieurs années.
5e constat : Trouver un équilibre entre le nombre et l’intensité des partenariats
Comme en amour, il est difficile d’avoir des partenariats intenses sur la durée. C’est pourquoi, les entreprises doivent trouver le bon équilibre entre l’élargissement du groupe de partenaires et l’approfondissement des relations avec un nombre limité d’entre eux. Un subtil compromis que seul l’expérience permet d’acquérir.
6e constat : Piloter les partenariats
La gestion des partenariats est l’élément clé du processus d’Open Innovation. Encore une fois, plus les entreprises sont rôdées à l’Open Innovation, plus ces processus sont structurés et intégrés. Certaines ont différencié leur approche en fonction du type de partenaire (les fournisseurs, les chercheurs, les start-ups…).
7e constat : Ouvert mais pas gratuit
L’Open Innovation n’est pas gratuit. Que ce soit en termes d’organisation, de développement de compétences et d’outils. Au niveau des PME, il faut pouvoir budgéter ces dépenses. Les plateformes peuvent être une solution.
8e constat : Il ne s’agit pas seulement de nommer un « Directeur de l’Open Innovation»
Faire évoluer les mentalités n’est pas une tâche facile ! Il faut savoir transformer le sentiment de résistances aux nouveautés à un enthousiasme partagé. Le principal enjeu de l’Open Innovation selon l’étude. D’où la nécessité d’une forte gestion du changement.
9e constat : L’Open Innovation ne résout pas le triangle des Bermudes de l’innovation
La dernière partie de l’étude porte sur le pilotage de la performance en matière d’innovation. Or l’innovation est peu et mal mesurée comme en témoigne la frustration de nombreuses entreprises à l’égard des indicateurs utilisés.Il faut introduire des KPIs spécifiques à l’Open Innovation dans le tableau de bord général de l’innovation.
10e constat : l’Open Innovation, ça marche !
Malgré l’absence d’indicateurs précis et satisfaisant, les entreprises dressent un bilan de leurs pratiques d’Open Innovation. Elles considèrent que L’Open Innovation réduit le temps de de mise sur le marché malgré l’idée reçue que la collaboration entre différentes organisations prend du temps. Un avantage qui permet d’obtenir un avantage concurrentiel significatif en gênant la copie par des suiveurs, surtout pour les PME pas toujours protégées au plan juridique.
En bref, l’Open Innovation n’est pas moins chère que l’innovation interne, mais permet de mutualiser les risques et améliore la protection de la Propriété Intellectuelle. Mais attention, dans un contexte collaboratif, il est impératif d’expliciter la répartition de propriété intellectuelle.
Enfin l’’Open Innovation favorise les progrès en matière de développement durable.
L’Open Innovation sera peut être une des clés de la sortie de crise. Alors, chers PME françaises, ne négligez aucune pistes !