Selon le baromètre Viavoice pour l’AFCI, Grant Thornton et « Les Echos », les entrepreneurs et dirigeants prévoient un ralentissement net de l’économie. Néanmoins ils restent confiant sur les perspectives de leurs propres entreprises.
Ah qu’il est loin le temps où les entrepreneurs abordaient l’avenir avec confiance et sérénité. C’était en Juin : les vacances approchaient, les banques françaises réussissaient les fameux stress-test et la dette semblait sous contrôle. Une autre ère ! Mais, d’après le dernier baromètre Viavoice, la crise est revenu balayer les espoirs naissants des entrepreneurs comme le vent souffle les feuilles mortes, un soir d’automne sur le port du Pirée.
Désormais, ils ne sont plus que 16 % à se dire confiant dans les perspectives de croissance, contre 52 % en Juin dernier. Plus largement, à peine un quart des dirigeants interrogés déclare être confiants pour l’Économie française « dans les mois qui viennent ». On ne s’étonne plus alors de constater le même pessimisme concernant l’évolution de l’emploi qui s’effondre de 30 points pour s’établir aussi à 16 %.
L’environnement macroéconomique est la principale source d’inquiétudes des dirigeants d’entreprises. Pour 91% des personnes interrogées avant le sommet européen, la crise des dettes souveraines constitue une « menace importante » pour la croissance. Menace aggravée par la revue à la baisse du gouvernement à propos des prévisions de croissance.
Mais si l’environnement général ne pousse pas à un optimisme flamboyant, les entrepreneurs gardent le moral pour leurs propres activités. Un peu moins des deux tiers des chefs d’entreprises interrogés pensent recueillir un bon chiffre d’affaires, avec un résultat net satisfaisant en fin d’année. « Le vécu de la crise de 2008 semble apporter plus de « sérénité » aux chefs de PME qui ne cèdent pas à un vent de panique », remarque Jean-Jacques Pichon, associé chez Grant Thornton.
Une sérénité néanmoins bien fragile lorsqu’on observe la nette réduction du nombre de dirigeants à vouloir augmenter leurs investissements en matière de « nouveaux marchés ou produits » (-6 points), de R&D (-6) ou de communications(-3). Les intentions d’embauches ont aussi chuté de 10 points. Une tendance qu’ils justifient, pour 69 % d’entre eux, sur une probable restriction du crédit bancaire dû à la crise de la dette. Ah oui, il est bien loin le mois de Juin. L’hiver sera long.
Vous pouvez retrouver ici l’intégralité du baromètre Viavoice.