Dans son Observatoire de la Petite Entreprise, la FCGA (fédération des centres de gestions agréés) souligne l’importance de soutenir le financement des TPE. Alors que les petites entreprises redoutent une raréfaction des concours bancaires, partenaires des TPE et spécialistes du conseil multiplient les initiatives pour les rassurer. Parfois avec l’aide de certains établissements financiers.
Le scoop est passé quasiment inaperçu : selon la Banque de France, à fin juin 2011, l’encours des crédits aux TPE atteint 186 milliards d’euros sur un encours total aux PME légèrement inférieur à 300 milliards d’euros. En clair, cela signifie que les TPE concentrent à elles seules près des deux tiers des encours de crédits aux PME ! Des statistiques étonnantes lorsqu’on connaît les difficultés rencontrées sur le terrain par les artisans et les commerçants en quête de financements.
Ces statistiques révèlent, en outre, que 90% de ces mêmes encours concernent des prêts à moyen terme (crédits d’investissement hors immobilier) et à long terme (crédits immobiliers). Il s’agit donc de financements accordés tout au long de la dernière décennie et pas seulement en 2011. Au quotidien, en raison de fonds propres souvent insuffisants, les petites entreprises souffrent. Surtout quand la conjoncture est morose.
Une priorité : l’accès aux crédits de trésorerie
Ce n’est plus un secret, aujourd’hui, la principale préoccupation des dirigeants de TPE, c’est la trésorerie. « Environ 60 % des difficultés des petites entreprises concernent le financement. Le problème principal est le besoin de trésorerie, et notamment les décalages de trésorerie, ainsi que des difficultés liées aux découverts structurels, qui coûtent très cher ! », souligne Agnès Bricard, présidente du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables.
Dans son rapport sur « L’accès au financement des TPE », Gérard Rameix, le Médiateur du Crédit (également président de l’Observatoire du financement des entreprises), recommandait d’ailleurs de faciliter l’accès des petites entreprises aux crédits de trésorerie. Souvent, faute de financement, elles n’ont pas d’autre choix que de se mettre à découvert. Une fausse « solution » qui impose des frais importants aux TPE concernées.
Gérard Rameix propose aussi de généraliser l’envoi en ligne de dossiers simplifiés pour les demandes de crédits de moins de 25 000 euros. Une solution également préconisée par Agnès Bricard, à l’origine de cette nouveauté. « Nous avons lancé cette idée dans le but de réduire la charge de travail des banques pour ces petits prêts, et donc de les inciter à les examiner ». Depuis la mi-octobre, le dispositif mis en place par les experts-comptables, avec le groupe BPCE et LCL pour le moment, est opérationnel. Les experts-comptables remplissent la demande de crédit en ligne et la banque s’engage à répondre dans les 15 jours. En cas de refus, la décision est motivée.
M.C.