La dynamique démographique doit être prise en compte dans toute stratégie de développement
ALGER – La dynamique démographique et la structure par âge de la population doivent être prises en ligne de compte dans toute stratégie de développement en Algérie, a recommandé mercredi à Alger, la directrice de la population au ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (MSPRH), Mme Nassira Keddad.
Mme Keddad, qui intervenait dans le cadre d’une rencontre organisée à l’institut national de santé publique (INSP) sous le thème « aujourd’hui, la population mondiale comptera 7 milliards d’individus », a indiqué que l’Algérie était « désormais » à une phase très avancée de la transition démographique dont les répercussions structurelles étaient « évidentes ».
« Il est clair qu’une population nombreuse n’est pas sans incidences sur la viabilité, l’urbanisme, l’accès à l’éducation et aux services de santé », a noté Mme Keddad.
Selon la conférencière, ces répercussions structurelles traduisent les profondes mutations sociétales ainsi que les changements matrimoniaux intervenus, mettant à jour des « défis importants » au plan social et économique.
Mme Keddad a observé que les moins de 20 ans, qui constituaient 59 % de la population générale au premier trimestre de l’année 1966, représentent 38,6 % au 5ème recensement de l’année 2008, soit 42 ans après.
En outre, a-t-elle poursuivi, les catégories en âge d’activité (20-59 ans) sont passées de 36 à 54 % entre les deux recensements. Mme Keddad a, par ailleurs, mis l’accent sur la tendance au vieillissement, prévoyant que la population des 60 ans et plus atteindra 14 % en 2020 contre 7,8 % en 2008, » d’où la nécessité de réfléchir aux actions qu’il y a lieu d’entreprendre pour faire face à cet état de fait », a-t-elle souligné.
Selon la directrice de la population au MSPRH, l’Algérie, avec un rythme de croissance relativement modéré se situant en 2010 à 2,03 %, devrait compter parmi les 50 pays les plus peuplés à l’horizon 2040. Pour Mme Keddad, les phénomènes émergents à l’image du célibat, du vieillissement de la population ainsi que les profonds changements matrimoniaux s’inscrivant au sein des structures familiales en transition, doivent être portés dans le cadre d’un projet de société « égalitaire »
« Si les progrès réalisés sont, à ce jour, évidents, les gains escomptés pour les années à venir (pour assurer un équilibre entre ce potentiel reproductif de la population et les multiples implications en terme de besoins socio-économiques) engage les pouvoirs publics, les chercheurs, les citoyens ainsi que la société civile », a conclu l’oratrice.APS
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