Portail Algérien des ÉNERGIES RENOUVELABLES
Des produits made in Algeria en attente d’être valorisés
A son deuxième jour, jeudi dernier, le deuxième Salon international des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable (ERA 2011), qui se tient au Palais des sports d’Oran, attire autant de professionnels et d’opérateurs que de simples consommateurs d’énergie, des citoyens.Pour les premiers, ERA est l’occasion de découvrir les dernières évolutions et, si possible, établir des contacts pour des partenariats. Les consommateurs trouvent, eux, au salon les réponses tangibles à leurs questionnements sur l’usage des énergies renouvelables. Ils peuvent voir des appareils et des équipements dont ils entendaient jusque-là parler. Ils peuvent même assister, pour certains, à des démonstrations.La star du salon est incontestablement le panneau photovoltaïque. Les visiteurs découvrent son utilisation dans une pompe à eau qu’ils peuvent voir fonctionner dans le stand de l’entreprise italienne Green Energy SRL et comprennent son importance dans les zones mal desservies par le réseau électrique. A préciser que cette entreprise projette l’ouverture, en février 2012, d’une usine de fabrication de panneaux solaires à Béjaïa.
Le même intérêt est affiché pour le chauffe-eau solaire qu’on retrouve dans trois stands. Notre attention sera retenue par le chauffe-eau made in Algeria, l’unique exemplaire dans ce salon, qui est exposé chez Rayhane Aménagement. Mourad Ramdani, le directeur de cette entreprise basée à Oran, nous indiquera que son produit est agréé par le Centre de développement des énergies renouvelables depuis 10 ans, mais il n’a toujours pas bénéficié des 45% accordés dans le cadre du programme national d’appui pour l’intégration des énergies renouvelables qui était pris en charge par l’Agence pour la rationalisation de l’utilisation des énergies (Aprue) avant de passer dernièrement sous l’autorité de New Energy Algeria (Neal). Pis, des chauffe-eau tunisiens sont importés et commercialisés dans le cadre de ce même programme… La préférence nationale, qui est institutionnalisée, est allégrement et impunément piétinée sans qu’aucun responsable ne réagisse.Solargol est un autre opérateur qui a relevé le défi du made in Algeria et s’est lancé, lui, aussi, dans la fabrication de chauffe-eau. Le directeur-général de cette jeune start-up, Qaïs Hamadou, n’expose pas au salon mais y est chaque jour pour prendre des contacts et tâter le terrain. Il a d’ailleurs rencontré celui qui pourrait devenir son concurrent, M. Ramadani, dont l’expérience et la déconvenue l’ont grandement intéressé, différemment. M. Hamadou, que nous avons rencontré, nous expliquera que son produit, « qui est à 95% algérien », se distingue par rapport aux autres autant par sa conception épurée que par son prix. Dans le chauffe-eau de Solargol, le module photovoltaïque disparaît. Il est remplacé par une peinture spéciale, importée, – c’est les 5% – recouvrant le réservoir et qui capte les rayons de soleil. Quant au prix de l’appareil, il se situera autour de 70 000 dinars alors que les chauffe-eau importés sont vendus entre 110 000 et 150 000 dinars.Avis aux défenseurs du produit algérien et de la préférence nationale. Il suffirait d’une bonne décision, qui sera suivie du geste nécessaire, et la machine pourra partir. La dynamique sera dès lors enclenchée et elle ne pourra qu’aboutir à des résultats satisfaisants, d’autant plus qu’on enregistre un début de prise de conscience chez le citoyen qui ne demande qu’à être accompagné. Les politiques, les décideurs et les législateurs sont attendus sur ce terrain-là et leur responsabilité n’est pas grande, mais déterminante, voire vitale.
Hassan Gherab, La tribune
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