[A lire] Bao Daï

[A lire] Bao Daï

Publié le 11 avril 2025

Si l’on vous parle d’un homme élevé dans la soie, formé au lycée Condorcet à Paris, bon joueur de tennis, amateur de belles voitures et de costumes bien coupés, vous pensez peut-être à un aristocrate français, façon années 30. Raté. Il s’agit de Bao Daï, dernier empereur du Viêt-nam. Dans une biographie, Bao Daï – Le dernier empereur du Viêt-nam (Éditions Perrin), Daniel Grandclément livre un portrait sans fard d’un homme coincé entre les cultures, les empires et… ses propres contradictions.

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Couronné à 12 ans Bao Daï passe sa jeunesse entre Hué et Paris, à apprendre le français et le protocole républicain.  Dès le commencement, c’est un homme qui n’a jamais été maître de son destin. Manipulé par les Français, baladé par les Japonais, séduit un temps par Hô Chi Minh, puis réinstallé par les colons avant d’être mis à l’écart par Diêm, Bao Daï a joué toutes les partitions… sans jamais diriger l’orchestre.

Ce n’est pas qu’il manque d’intelligence politique. Au contraire. Bao Daï sait quand il faut abdiquer, quand il faut revenir, quand il faut signer un accord ou refuser. Mais il n’a pas cette radicalité nécessaire à ceux qui veulent régner dans un monde en guerre. Son style ? Le dialogue, le compromis, la négociation, la fuite aussi.  Bao Daï comprend, mais ne tranche pas.

Daniel Grandclément, fort de sources familiales en partie inédites, nous livre le portrait nuancé d’un homme à cheval entre deux mondes. Trop vietnamien pour les Français, trop français pour les Vietnamiens. Trop souple pour les militaires, trop mondain pour les révolutionnaires.

 

 

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