People Base CBM, cabinet en stratégie de rémunération, dévoile les résultats de son Baromètre 2025 de la rémunération variable en France. Réalisée auprès de 386 entreprises représentant plus de 789 000 salariés, cette enquête met en lumière la place croissante du variable dans la politique salariale des entreprises françaises. Pourtant, malgré son rôle stratégique dans l’attractivité et la fidélisation des talents, cette rémunération reste insuffisamment structurée et souvent déconnectée des objectifs de performance des organisations.
Une place croissante, mais une gestion perfectible
En 2025, 72,1 % des salariés français bénéficient d’un dispositif de rémunération variable, sous forme de primes, bonus ou commissions. La part variable représente en moyenne 17,3 % du package global de rémunération, un chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes. Cette tendance traduit une volonté des entreprises d’individualiser la reconnaissance des performances, en complément du salaire fixe.
Pourtant, si la rémunération variable gagne en importance, sa gestion reste perfectible. 85 % des entreprises continuent d’utiliser des tableurs comme principal outil de gestion, exposant leur politique salariale à des risques d’erreurs et de manque de transparence. 44 % des entreprises n’ont pas remis à plat leur politique de rémunération variable depuis plus de six ans, alors que l’évolution des marchés et des attentes salariales impose une adaptation régulière.
Un enjeu clé pour les forces commerciales, cadres et dirigeants
L’étude révèle des approches différenciées selon les catégories de collaborateurs. Les équipes commerciales privilégient les bonus sur objectifs (62 % des cas) et les commissions (24 %), avec une rémunération variable représentant 18 % du package global. Chez les cadres supérieurs et dirigeants, le variable repose à 76 % sur des bonus liés aux performances, atteignant en moyenne 28 % du package total. Quant aux managers, leur rémunération variable repose essentiellement sur des critères qualitatifs et stratégiques, avec des montants distribués majoritairement sur une base annuelle.
L’un des constats marquants du baromètre est l’écart entre la perception des entreprises et la réalité terrain. Si 2/3 des employeurs estiment que leur dispositif de rémunération variable est bien compris par les collaborateurs, les retours d’audits menés par People Base CBM indiquent une mauvaise appropriation des mécanismes de calcul et des objectifs associés…
Vers une refonte nécessaire des politiques de rémunération variable
Pour 52 % des entreprises interrogées, une évolution de leur politique de rémunération variable est une priorité dans les prochaines années. La révision des critères de performance, la simplification des grilles de calcul et une meilleure communication interne sont identifiées comme des leviers essentiels pour renforcer l’efficacité de ces dispositifs.
L’étude souligne également un manque d’alignement entre rémunération variable et stratégie d’entreprise. Seulement 34 % des entreprises estiment que leur politique actuelle est parfaitement adaptée à leurs objectifs. Face à ces enjeux, People Base CBM recommande aux entreprises de :
• Structurer leurs dispositifs en intégrant des critères transparents et alignés avec leur stratégie de développement.
• Digitaliser la gestion de la rémunération variable pour éviter les erreurs et optimiser l’efficacité des processus.
• Améliorer la communication interne pour renforcer la compréhension des dispositifs et leur impact sur la motivation des collaborateurs.
Un levier stratégique encore sous-exploité
La rémunération variable représente bien plus qu’un simple complément de salaire : elle est un levier essentiel de motivation, de fidélisation et de performance. Pourtant, l’étude montre que son potentiel reste très insuffisamment exploité. Loin d’être un outil standardisé, elle doit être adaptée aux besoins spécifiques de chaque organisation et repensée régulièrement pour garantir son efficacité.