Avec Giovanni Falcone, publié aux éditions Gallimard, Roberto Saviano retrace le parcours du célèbre juge antimafia, assassiné en 1992 en Sicile. Plus qu’une simple biographie, c’est un véritable récit qui retrace méthodiquement les années de lutte contre Cosa Nostra, les stratégies mises en place pour la contrer et les tensions politiques qui ont freiné son action. Passionnant.
Un peu de contexte :
Giovanni Falcone, magistrat de son état, a joué un rôle clé dans le Maxi-Procès de 1986, une première dans l’histoire judiciaire italienne, qui a conduit à des centaines de condamnations. Sa méthode : suivre les flux financiers et s’appuyer sur le témoignage d’anciens mafieux repenti, une approche qui lui vaudra autant de succès que d’hostilité. Son travail est reconnu internationalement, mais en Italie, il se heurte à des résistances, y compris au sein des institutions.
Saviano ne tombe pas dans le piège du panégyrique, il ne dresse pas un portrait uniquement héroïque du juge mais met en lumière son fonctionnement : un magistrat rigoureux, peu enclin aux effets de manche, préférant l’analyse minutieuse aux coups d’éclat. On y découvre aussi les obstacles qu’il a dû affronter : rivalités internes, isolement croissant et manque de protection efficace de l’État.
C’est une plongée qui , jour après jour, assassinats après assassinats, nous amène à une fin tragique, prévisible et pourtant inéluctable.
Un récit précis, haletant, essentiel.