Les plateformes d’emploi Hellowork et de formation Maformation ont sondé 826 actifs pour mieux comprendre les dynamiques liées aux démissions et aux reconversions professionnelles. Parmi eux, 440 ont déjà franchi le cap de la reconversion, tandis que 386 envisagent de le faire prochainement. L’étude explore les motivations qui sous-tendent ces décisions, les obstacles rencontrés, ainsi que les outils utilisés par les actifs pour mener à bien leur transition. Voici un aperçu des principaux enseignements.
La démission : choisie plutôt que subie pour une nouvelle trajectoire professionnelle
La démission est une étape pivot dans de nombreux parcours de réorientation et de reconversion professionnelle. Sur 535 personnes ayant déclaré avoir quitté leur emploi au cours des 5 dernières années, 44% des démissions étaient directement motivées par un projet de reconversion. 33% des départs avaient pour objectif de trouver un poste équivalent dans une autre organisation, tandis que 23% correspondaient à des pauses volontaires pour réfléchir à une nouvelle trajectoire.
Dans 62% des cas, les démissions sont choisies par les actifs, alors que 38% déclarent qu’elles sont subies. De manière générale, les motifs principaux invoqués pour expliquer ces départs sont une perception d’une ambiance de travail dégradée (33,5%), une insatisfaction salariale (29%) et un manque de reconnaissance professionnelle (28%).
Des reconversions courtes mais marquées par de nombreux défis
Parmi les 440 participants ayant achevé une reconversion, 40% ont trouvé cette expérience difficile, parmi lesquels 15% l’ont même jugée très difficile. Cependant, la durée de ces parcours reste relativement brève : 67% des reconversions sont terminées en moins d’un an, confirmant une tendance à des processus de changements professionnels rapides.
Parmi les étapes les plus complexes figurent la recherche d’un emploi dans le nouveau secteur (26%), la clarification du projet professionnel (22%) et la prise de décision initiale (19,5%). Ces points montrent que la reconversion n’est pas seulement un enjeu technique ou financier, mais aussi un défi personnel pour une quête de sens et d’équilibre. En dépit de ces obstacles, 58% des reconvertis déclarent avoir trouvé un emploi dans leur nouveau domaine au cours de l’année suivant leur transition, tandis que 12% se sont tournés vers l’entrepreneuriat.
Pour ceux qui ne se sont pas encore reconvertis mais qui prévoient de le faire (386 répondants) les principales appréhensions sont la perte de revenu (40%), la peur de se tromper ou de regretter (35%) puis la perte de la sécurité de l’emploi (23%). En revanche, la question du statut social semble marginale (3%), confirmant que les motivations personnelles priment sur les conventions sociétales.
Des reconversions peu radicales et réalisées près de chez soi
Une fois l’envie de se reconvertir confirmée, 57,5% des répondants déclarent se fier à leur intuition, préférant s’appuyer sur leurs propres recherches, suivis par les bilans de compétence (22,5%) et les plateformes de formation (17%). Le rôle de l’accompagnement par l’entourage (famille, amis) reste plus limité, à 15%, ce qui souligne qu’une aide plus formalisée est importante pour les actifs.
Par ailleurs, le déménagement, souvent perçu comme un frein à la mobilité, n’est pas systématique : 72,5% des individus interrogés n’ont pas changé de région dans le cadre de leur transition. Cela reflète une préférence pour des reconversions locales et adaptées aux écosystèmes professionnels existants, plutôt que des reconversions radicales.
Soutenir la reconversion : les attentes des Français envers les employeurs
L’intégralité du panel (826 personnes) exprime une forte attente vis-à-vis des entreprises : 93% considèrent qu’elles devraient intensifier leur soutien aux employés dans leurs projets de reconversion. Et pour cause, seulement 16% des salariés sont familiers avec le dispositif « démission-reconversion », qui permet aux travailleurs de bénéficier d’un soutien spécifique lors d’une reconversion. En revanche, le Compte Personnel de Formation (CPF) jouit d’une notoriété plus large, puisqu’il est connu de 86% des répondants. Son succès est toujours au beau fixe, 69% des répondant l’ont ou comptent l’utiliser dans le cadre de leur carrière.