Ces Figures du Fou, publiées aux éditions Gallimard s’inscrivent dans le cadre d’une exposition présentée au musée du Louvre. L’objectif : retracer l’évolution de la figure du fou dans l’art européen, de l’époque médiévale à l’ère romantique. À travers un corpus d’œuvre, ce carnet d’exposition propose un condensé de cette réflexion sur le rôle du fou comme acteur et témoin des bouleversements sociaux, culturels et politiques.
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Du Moyen Âge, où le fou est moqué ou diabolisé, jusqu’au romantisme, où il devient une figure de rébellion et de sensibilité exacerbée, son image reflète les transformations des normes sociales. Tantôt symbole d’exclusion, tantôt incarnation de la liberté d’expression, il oscille entre le grotesque et le tragique. Ce double statut en fait un sujet complexe, abordé ici à travers une diversité de supports artistiques : peintures, gravures, sculptures, tapisseries ou manuscrits.
Les œuvres sélectionnées, provenant notamment de Bosch, Bruegel ou Géricault, illustrent comment la folie a été perçue, thématisée et représentée dans différents contextes historiques. Les enluminures médiévales montrent le fou comme une figure spirituelle ou morale, tandis que les peintures de la Renaissance en font un critique de la société. À l’époque romantique, il devient un sujet artistique à part entière, mêlant fascination et inquiétude.
L’ouvrage met également en lumière les rapports entre folie et pouvoir. Le fou, en occupant une position d’entre-deux – ni tout à fait hors norme, ni entièrement intégré – permet de réfléchir sur les mécanismes d’inclusion et d’exclusion.
Par cette approche, Figures du Fou dépasse la simple dimension esthétique et interroge des enjeux philosophiques et sociaux encore d’actualité.